L’ARGA (www.afrique-gouvernance.net) à travers Abdoul Wahab Cissé (@wakhab_cisse) a participé au forum sur la fragilité organisé par la Banque Mondiale le 08 mars à 19h30 GMT en partenariat avec le NUPI (www.nupi.no) représenté par le Dr Morten Boas, coordonnateur scientifique du projet PREVEX (https://www.prevex-balkan-mena.eu/). L’Alliance en tant que membre du consortium met en œuvre le projet PREVEX au Mali et au Niger. Les données collectées au Sahel sur l’extrémisme violent et la résilience communautaire locale ont été présentées par les deux chercheurs en tandem. Ils ont évoqué les facteurs de l’extrémisme violent mais ont insisté sur la résilience communautaire qui est bien plus importante qu’on ne la soupçonne. La plupart des jeunes ne rejoignent pas les groupes armés ou ne prennent pas part à la violence même s’ils ont des griefs et de bonnes raisons de le faire. Entre autres formes de résilience communautaire locale ont été citées :
– la création des groupes d’auto-défense : même s’ils sont décriés pour les allégations de bavures et violations des droits humains commises, ils ont joué un rôle de rempart et ont contribué à la résilience communautaire. En atteste l’exemple de Ladji Yoro au Burkina, le seul à être décoré à titre posthume en dix ans de lutte contre le terrorisme ;
– les négociations et accords locaux entre les communautés et les groupes djihadistes ont permis de bâtir çà et là un modus vivendi ;
– la résilience opportuniste est celle que développent les acteurs de certaines communautés du Sahel, en s’alliant soit avec les groupes djihadistes ou les FDS en fonction des circonstances, des intérêts poursuivis et des opportunités.
Finalement l’enrôlement dans les groupes insurgés n’est pas uniquement ou prioritairement imputable à l’idéologie religieuse mais obéit à d’autres facteurs propres à la vie locale dans le Sahel.
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