By DIOUM, Gorgui Bocar (Nioro du Rip, September 2008)
En 2002, la Communauté Rurale de Kayemor (située à 280 Km de Dakar, capitale du Sénégal) a décidé, dans le cadre de la coopération décentralisée, de s’ouvrir aux partenaires d’appui au développement pour réhabiliter la maternité rurale du village de Kayemor. C’est ainsi que la coopération sénégalo allemande, par le biais du programme PROCR (Programme de Promotion de la Communauté Rurale), s’est résolue à appuyer le Conseil Rural à hauteur de 90% du coût des travaux ; le Conseil Rural devant supporter un apport personnel des 10% restants.
Mais il se trouve qu’à l’époque, le conseil rural traversait une situation financière catastrophique. En effet, beaucoup de gens n’avaient pas encore payé la taxe requise alors que les seules ressources budgétaires de la communauté rurale reposaient essentiellement sur cette taxe rurale.
Pour pallier à cette situation précaire, des ateliers de réflexion stratégique ont été organisés. Les résultats des ateliers ont conduit à la nécessité d’autres rencontres permettant de réfléchir ensemble sur les possibilités et les mécanismes de collecte de fonds. Ainsi, des rencontres avec les organisations de base ont été initiées, notamment avec les fédérations des GPF (Groupement de Promotion Féminine) de Kayemor, Santhie Kohel, Couloumbodou. Ces trois villages avaient, depuis 1999, bénéficié d’un moulins fourni par le Conseil Rural par lentrmise de la coopération autrichienne (I.I.Z) à travers le programme RICOR (Programme de Renforcement Institutionnel de la Communauté Rurale).les moulins étaient alors affectés à trois fédérations de GPF. Il s’y ajoute que les meuniers bénéficiaient d’une formation en technique de gestion simplifiée et en technique d’entretien et de maintenance.
C’est dans ce contexte que le Conseil Rural rencontra ces trois fédérations pour poser le cas de la maternité et les difficultés financières que traversait l’institution.
De manière souveraine, ces fédérations féminines se sont concertées, en tant que femmes très sensibles et très soucieuses des questions touchant à la santé des populations et au développement économique et social des organisations de base.
La décision prise lors de cette concertation a consisté à appuyer le Conseil Rural pour un apport d’une somme de 450 000 F.
Cet acte illustre parfaitement le sens de responsabilité des femmes et l’appropriation des missions liées à la politique de la décentralisation.
De ce qui précède, les femmes de la communauté rurale de Kayemor ont prouvé que beaucoup de choses peuvent se faire en comptant, d’une part, sur des initiatives locales propres et, d’autre part, en s’ouvrant sur l’extérieur par le biais des partenaires d’appui au développement que nous procure la coopération décentralisée. C’est pourquoi, le Conseil Rural doit se déclarer comme étant le premier partenaire au développement des organisations communautaires de base. C’est, entre autres, de cette manière que pourront être atténuées les faiblesses des moyens d’accompagnement de la décentralisation déployés par l’Etat.
Communauté Rurale est une collectivité locale, dotée de l’autonomie financière. Elle est constituée par un certain nombre de villages appartenant au même terroir, unis par une solidarité.
Conseil Rural : organe délibérant de la communauté rurale composé de 32 conseillers, élus lors d’élections locales