By Youssouf KONE (Bamako, January 2009)
Kadiolo est un cercle situé au sud de Sikasso, 3ème région du Mali. Il se trouve à 100 km de Sikasso. C’est un village qui fait frontière avec la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.
Sa situation géographique fait de lui un village carrefour par excellence. L’économie locale est très développée. Les femmes sont dynamiques dans la transformation des produits agricoles locaux (néré, karité, etc.). A ce titre, elles reçoivent l’appui technique et financier de plusieurs partenaires.
Les ethnies qui vivent dans cette localité sont majoritairement des Sénoufo, des peulhs, des bambaras, des bozos, des bwa, etc. C’est un village où les habitants sont solidement attachés aux valeurs ancestrales.
Les activités dominantes menées dans ce village sont entre autres, l’agriculture, l’élevage, les petits métiers, le petit commerce, etc.
En 2006, le « Kulufo » du domaine de Kènèfasso avait concédé des parcelles à deux paysans de Kadiolo à usage d’exploitation agricole. Rappelons que le « Kulufo » est un terme Sénoufo qui signifie le maître du terroir villageois. Il est généralement le descendant direct de la famille fondatrice du village. Puisse, les deux champs étaient situés cote à cote, séparés par des limites non matérialisées, l’un a voulu encercler le champ de son voisin par ce qu’il était toujours le premier à commencer le laboure et il disposait d’assez de moyens de production. Cette situation intervint après trois années successives d’exploitation.
Au début de l’année 2006, le plaignant voyant planer le risque d’un éventuel encerclement de son champ par son voisin due à l’intensification de sa culture, il l’a rencontré pour lui dire de laisser le sens d’extension de son champ et d’évoluer dans sa propre direction afin d’éviter un éventuel conflit. Ce dernier n’a pas voulu satisfaire cette doléance. C’est ainsi qu’il était venu exposer le problème afin qu’ensemble, on trouve une solution pacifique au litige.
Après avoir écouté les deux hommes, nous nous sommes rendus sur les lieux pour nous enquérir de la réalité.
A l’arrivée, nous avions pris référence sur les anciens buts de la dernière récolte.
Effectivement, il ressortait du constat que le voisin avait tendance à encercler le plaignant sur le sens où il devrait étendre son champ de culture. Vu qu’il était équipé de matériels agricoles et de la main d’œuvre, il étendait son champ, non seulement dans le sens indiqué, mais également dans le sens d’extension du champ indiqué au plaignant.
Ainsi, les différents sens d’extension possible de leurs champs ont été une fois de plus identifiés. Par ailleurs, le voisin a été mis en garde qu’en cas d’autres litiges identiques, il sera évincé de la parcelle et il perdra tout droit d’usufruit sur elle.
Le conflit a été définitivement résolu à la satisfaction du plaignant.
La gestion des litiges fonciers par les autorités coutumières est d’une grande efficacité. Dans la plus part des cas, les terres leurs appartiennent et elles ont une parfaite connaissance de ses limites.
Cette fiche est issue de l’entretien réalisé avec Monsieur Nafogo Coulibaly, historien, Kalaban-coura, Cell : 66734633/79350782. La supervision a été assurée par Monsieur Djibonding DEMBELE (Correspondant thématique) et par Madame Néné KONATE (Médiatrice de l’ARGA/ Mali).