By KEITA, Souleymane M. (2003)
Le respect des avantages comparatifs est l'un des principaux fondamentaux qui caractérisent les échanges commerciaux selon les textes de l'Union Economique et Monétaire de l'Afrique de l'Ouest (UEMOA) et de la Communauté Economique et Douanière des Etats de l'Afrique de l'Ouest ( CEDEAO). Se l'appropriant, les Opérateurs économiques maliens et guinéens entendent l'utiliser au mieux par la création d'un marché à bétail à Dioulafoudou à la frontière entre leurs deux pays, le Mali et la Guinée.
Situé à environ cent vingt deux kilomètres (122 kms) de Bamako et à un peu plus de cent cinquante ( 150 ) de Siguiri, Chef lieu de la Région de la Basse Guinée, Dioulafoudou a été choisi non seulement à cause de cette position privilégiée mais encore du fait de l'intérêt affiché par ses autorités communales et traditionnelles et surtout parce que la nature l'a doté d'une couverture végétale bien appréciée par le bétail. En plus le Réseau des Opérateurs Economiques du Secteur de l'Agro-alimentaire de l'Afrique de l'Ouest ( ROESAO ) met à la disposition des acteurs le Projet d'Appui au Système d'Information Décentralisée du Marché Agricole ( PASIDMA ) qui apporte son appui financier et technique pour la réalisation du projet. Un projet qui, s'il est réalisé permettra, au delà du marché guinéen, de ravitailler les marchés libériens et sierra-léonnais, deux destinations que les opérateurs économiques maliens n'empruntent pas depuis le début des conflits qui ont ravagé ces pays.
Ce projet n'est pourtant pas venu ex nihilo. En effet, à sa création, le ROESAO dont l'objectif est de contribuer à la mise en oeuvre de l'intégration économique régionale a initié une activité vente, le ravitaillement du marché guinéen. Un protocole fut signé . Il consistait à fournir 500 têtes aux abattoirs de Conakry en vue du mois de carême et de la fête du Ramadam. Une première transaction fut préparée et exécutée qui a porté sur soixante sept têtes. Siguiri fut atteint après mille ete une difficultés. La mutiplication des contrôles frontaliers est dans ce pays un jeu d'enfant: des systèmes de contrôle conjoint regroupant gendarmes, policiers, soldats de l'armée nationale et agents des services de gestion des produits locaux, j'en passe.
La fluidité des échanges commerciaux ! connaît pas.
La libre circulation des personnes et des biens ! connaît pas.
Dans ces conditions, à quand l'intégration ? , à quand la réduction des entraves aux échanges ? .
A ces contraintes majeures s'ajoute une autre qui n'est pas des moindres : la monnaie guinéenne dont le taux de change est soumise à une variabilité inimaginable allant du simple au double selon qu'on s'adresse à une banque ou à un " marchand de monnaie ambulant ".
A l'analyse de cette première opération, les deux parties conviennent, confortées en cela par les plus hautes autorités guinéennes qui ont pris l'engagement de veiller à la bonne exécution de la prochaine campagne dont le lancement sera fait en novembre 2002 en vue du mois de carême et de la fête du Ramadam, de procéder aux transactions à Dioulafoudou, site du futur marché frontalier de bétail.
L'intégration régionale est un processus long et complexe. Il existe un énorme potentiel pour servir de bases à ce processus dans les différents pays. Toutefois, le développement de certaines initiatives intéressantes manque de soutien au niveau des individus ou agents où de l'état chargé de la mise ne oeuvre.
Il s'agit aujourd'hui de préparer les agents de l'Etat à accompagner les initiatives qui se développent par la base afin d'éviter que celles - ci échouent. Il faut veuillez au respect des textes qui régissent la politique d'intégration. Il faut assurer un meilleur portage politique des initiatives développées par les acteurs à la base.
Pourquoi ne pas mettre en place au niveau de la sous - région un " Programme d'Information d'Education et de Communication " sur les questions d'intégration à destinations des différents acteurs directement impliqués dans la mise en oeuvre des textes et autres dispositifs de l'intégration.