Par quel mécanisme pourrait-on assurer le financement du service de collecte des ordures ménagères à Lomé ?
By Edoh Gally Attah (Lomé, June 2009)
La collecte d’ordures ménagères a depuis longtemps été un service public gratuit délivré aux populations de Lomé (capitale du Togo) sans payement de redevance. L’opération etait supportée par le budget de la commune avec une subvention de l’Etat togolais. Sur la base d’un contrat de services, la Société d’Enlèvement des Ordures Ménagère et d’Assainissement (SOTOEMA), une entreprise privée, était chargée de l’enlèvement des ordures ménagères à Lomé sans aucune contribution financiere directe de la part des menages.
Aujourd’hui, la ville de Lomé a pris des dimensions énormes.l’importance de La population de la ville n’est plus celle des années 1980. Un togolais sur trois habite desormais à Lomé. Dans ces conditions, avec la crise socio-économique qu’a connue le pays sur fond de suspension de la coopération, l’Etat se trouve affaibli pendant que les besoins des populations en matiere de salubrite urbaine et de la gestion des ordures s’accroissent. Le budget communal et la subvention de l’Etat ne suffisent plus à la municipalité pour faire face à la situation. C’est d’ailleurs la raison principale de l’apparition des associations de pré-collecte des ordures ménagères qui se chargent de l’enlevement des ordures menageres de porte à porte en utilisant des charettes tirées à bras d’homme. Mais le service rendu par ces associations n’est pas gratuit comme avant. Les populations doivent payer et c’est là le problème.
Après environ quinze (15) années d’expérience de collecte d’ordures ménagères de porte à porte à Lomé par les associations de ramassage d’ordures ménagères, on arrive à la conclusion que l’une des raisons majeures qui handicapent le bon déroulement des activités dans le domaine reste l’aspect financier.
En effet jusqu’à ce jour, les populations de Lomé encore nostalgiques du passé conçoivent mal le fait de payer une redevance mensuelle pour la collecte des des ordures dans leur maison. Lorsque les agents de propreté passent pour vider les poubelles, ces gens sont contents et les félicitent. Mais une fois que la fin du mois arrive et que les agents de recouvrement font le tour pour percevoir les redevances mensuelles, il y a problème. Ces meme personnes renfrognent la mine comme si elles avaient du dédain pour ces agents.certains se cachent et se font dire qu’ils sont absents
Ce comportement se rencontre surtout chez les femmes ménagères, ces mamans ayant un niveau d’alphabétisation très faible et qui sont secouées par la crise economique n’ont aucune motivation à payer leur redevance de ramassage d’ordures. Souvent elles ne payent qu’après au moins le cinquième va-et-vient de l’agent de recouvrement. Quand on leur demande pourquoi elles ne veulent pas payer, elles répondent : «Doit-on payer pour les ordures aussi?». Par contre, les mêmes ménages payent pour d’autres services sanitaires comme le vidange de leurs puisards et la desinfection de leur maison.
On s’aperçoit que le concept de « pollueur-payeur » n’a pas prise sur les habitants de Lomé. Ce qui en réalité manque à ces habitants est l’information et l’éducation pour un changement de mentalité et de comportement. Ils doivent savoir que le ramassage d’ordures ménagères est un service payant au même titre que le service de vidange et autres.De plus, la municipalité doit trouver un mécanisme qui lui permet de financer la gestion des ordures ménagères. La coopération avec le secteur public et le secteur privé pourrait être une piste à explorer.