Valoriser les cerveaux expatriés sans exiger leur retour
By FUMTIM, Joseph
Pendant très longtemps au temps où les espaces géographiques étaient cloisonnés, du fait de l’absence des moyens de communications et télécommunications suffisament développés-comme c’est le cas aujourd’hui avec les NTIC-la fuite des cerveaux constituait, pour les pays du sud une perte irremédiable.
En effet à partir des années 1980, années où une violente crise économique a commencé à sévir dans les pays du sud, fragilisant les économies, bouchant les possibilités d’emploi pour les jeunes diplômés, l’on a assité à un véritable saignées de leaders scientifiques africains, vers l’occident, jugé plus poreux dans l’absorsion des personnalités intellectuelles, culturelles et scientifiques.
Depuis lors, plusieurs politiques d’exploitation et de valorisation des compétences de la diaspora par les pays d’origine ont été initiées. Elles ont été pour la plupart basées sur le retour de ces cerveaux. Or depuis quelques années, cette solution est en train d’être relativisée.
Ainsi, il émerge peu à peu l’idée que la valorisation de ces compétences peut passer par d’autres solutions plus ou moins alternatives comme leur utilisatiion pour des missions d’expertise, de formation ou de conseil dans les pays d’origine, ou encore pour servir d’outil de veille scientifique ou de relais auprès des institutions scientifiques et des bailleurs du nord.
C’est le cas actuellement des réseaux CALDAS en Colombie et SANSA en Afrique du Sud.
La CALDAS voit le jour au début des années 1990 dans le but de permettre aux scientifiques colombiens éparpillés dans le monde, de pouvoir garder des liens à travers le NTIC avec le terroir. Quant à la SANSA (South African Network of Skills Abroard), l’idée est de créer un réseau électronique pour relier entre eux, les sud africains qualifiés et hors du pays avec leurs collèges exerçant au pays.
La CALDAS a des activités beaucoup plus basées sur la volonté de transférer des savoirs et des technologies ( diffusion des informations scientifiques, expertise, organisation de réunions, valorisation de la recherche colombienne). Quant à la SANSA, elle est soucieuse de favoriser des échanges scientifiques, formation, transfert de technologie, diffusion culturelle, échanges commerciaux, etc.
Une certaine conception plutôt très alarmiste a présenté jusqu’ici les migrations en général et celles des cerveaux comme une perte irrémédiable pour les pays d’origine. A travers ces deux expériences, favorisées par le développement exponentiel des NTIC, d’autres couloirs se voient ainsi créées pour permettre aux différents pays victimes de se rattraper et de jouir des compétences de leurs fils expatriés, à la recherche d’autres horizons jugés plus ouverts et plus épanouissants. Combien sont les pays du sud ayant un bureau et un personnel permanent auprès des institutions comme l’OMC ? Il nous semble que l’exploitation rationnelle de la diaspora peut être utile dans un tel cadre.