By Timothée MBUYA (Lubumbashi, September 2009)
Les organisations de défense des droits de l’homme du Katanga : l’Action Contre l’Impunité pour les Droits de l’Homme (ACIDH) ,l’Association Africaine de Défense des Droits de l’Homme, section du Katanga (ASADHO/Katanga), le Centre des Droits de l’Homme et du Droit Humanitaire ( CDH), le Comité de Suivi des Communautés et Églises pour la Transformation Humaine (COSCCET), le Centre de Développement pour la Femme (CDF),le Groupe d’Actions Non Violence Évangélique (GANVE), le Mouvement pour les Droits de l’Homme et la Réconciliation (MDR) sont très préoccupées de la persistance des menaces de mort contre quatre défenseurs des droits de l’homme œuvrant au Katanga, alors que l’autorité compétente se complait dans un silence total.
Pour rappel :
C’est en date du 16 septembre 2009 vers 21 heures que Messieurs Grégoire MULAMBA, Secrétaire Exécutif du CDH, Timothée MBUYA, Vice Président de l’ASADHO/Katanga et Emmanuel UMPULA, Directeur exécutif de l’ACIDH ont reçu chacun une série des mêmes messages en provenance de même numéro téléphonique (00243 993244757) et dont les contenus sont les suivants :
« Ton Chef (Golden MISABIKO), on l’a déjà déclassé et il reste toi et trois autres ».
« Vous pensez être plus malin. Saches que ce ne pas fini. On verra quand vous serez tous mort comme certains journalistes si vous ferrez encore des marches ».
« On connait où tu habites à Kampemba. Tu es le deuxième sur notre liste »
« Nous allons nous occuper de toi même si tu as des petits appuis ».
« Votre chef de file est déjà condamné et vous êtes le suivant ».
En date du 17 septembre 2009 vers 8H00, un autre message est envoyé par le numéro 00243 9932 44110 et dit ce qui suit:
« Dite à votre amie Munongo, même si elle a du sang royal, on va aussi l’attaquer ».
Ces menaces de mort très précises sont consécutives à l’engagement des animateurs des ONG précitées en faveur de la libération de leur collègue, Mr Golden MISABIKO président en exercice de l’Association Africaine de Défense des Droits de l’Homme (ASADHO/Katanga) et l’abandon de toute poursuite d’intimidation contre les défenseurs des droits de l’homme dans l’exercice de leur mission. Elles sont en outre un signe présageant la condamnation voulue de Monsieur Golden MISABIKO par certaines autorités Congolaises avant même que le juge ne rende son verdict.
Après une déclaration radio-télé diffusée du vendredi 18 septembre 2009, par laquelle les organisations précitées dénonçaient les actes de menaces et intimidations anonymes dont elles étaient victimes, un autre message sms leur a été expédié par le numéro téléphonique 00243991890037 en ces termes :
« Après vos déclarations, nous vous accordons 48 heures soit pour quitter Lubumbashi avec votre Munongo soit pour dire au revoir à vos familles. Nous allons agir ».
Ce lundi, 21 septembre 2009, un autre message provenant du numéro 243 991890037 libellé de la manière suivante vient de leur être adressé :
« Compte à rebours. nous sommes et nous restons sérieux à nos décisions. Vos protecteurs vous trompent. Nous avons tous vos mouvements et vos habitations. Vos réunions avec la Monuc c’est rien. Ils protègent combien des journalistes. C’est un problème des heures. C’est un problème des heures. Votre Dominique MULONGO, nous allons l’arracher dans sa jeep comme une mangue ».
Malgré le fait qu’une plainte contre inconnu soit adressée au Procureur de la République avec ampliation aux autorités politico-administratives, en plus d’une action urgente rendue public le 17 septembre 2009 et un appel urgent du 19 septembre 2009, les messages de menaces de mort continuent dans un silence et inaction totale des autorités ayant en charge la protection des personnes et des biens.
Les ONG s’interrogent sur cette attitude de l’autorité qui à leur avis signifierait soit son refus de protéger des personnes qui se sont données comme engagement, la défense et la promotion des droits humains ; soit une complicité ou soit encore une incapacité.
Eu égard à la persistance de l’insécurité contre les défenseurs des droits de l’homme et même du silence inexpliquée des autorités, l’ACIDH, ASADHO/Katanga, CDH, CDF, COSCCET, le GANVE et MDR recommandent :
Au Gouverneur provincial du Katanga :
De s’impliquer personnellement pour la protection des défenseurs des droits de l’homme menacés
Au Procureur de la République :
De diligenter une enquête et ouvrir un dossier judiciaire contre inconnu pour menaces de mort ;
A l’Inspecteur provincial de la police :
De mener des enquêtes en collaboration au près des services de communication pour découvrir les auteurs de ces menaces et les mettre à la disposition du Procureur de la République ;
A la MONUC Katanga :
D’initier des réunions de concertation avec les différentes autorités congolaises ayant en charge la protection et la sécurité des personnes en vue de dégager des mesures efficientes de sécurisation des défenseurs des droits de l’homme en proie à des sérieuses menaces.
Aux organisations de la société civile :
De tenir pour responsables, les autorités congolaises en cas d’atteinte physique contre les défenseurs des droits de l’homme et les journalistes en danger
A la population congolaise :
De rester très vigilante et répondre positivement à chaque cri d’alarme lancé par les défenseurs en cas de détresse.
Ceci est l’ensemble des menaces que les acteurs de droits de l’homme œuvrant dans le secteur mines, après avoir décrier les exploitations illicites des carrières de SHikolobwe