Un front des organisations rurales, le CNCR, Comité National de Concertation et de Coordination des Ruraux, au Sénégal

Sept structures nationales ont créé, en 1993 au Sénégal, le CNCR (Comité National de Concertation et de Coordination des Ruraux), composé de cinq délégués de chacune des sept structures : cinq Unions Nationales de Coopératives (Agriculteurs, Eleveurs, Pêcheurs, Horticulteurs, Forestiers), la Fédération des Associations de Femmes et la Fédération des ONG du Sénégal (comprise d'organisations paysannes autonomes).; 1993: L'interview de Mamadou Cissokho (Président de la FONGS et secrétaire du CNCR)explique la façon dont la création de ce front des organisations rurales s'est fait. "Un Forum a rassemblé, à Dakar en janvier 1993, 200 responsables des structures rurales. Animé par la FONGS, il a permis aux paysans, aux pêcheurs, etc. de réfléchir ensemble et de présenter l'état de leurs réflexions aux autorités. Le Forum avait été ouvert par le premier ministre, à la demande des structures rurales.; Un atelier national a suivi qui a permis aux responsables de travailler ensemble pour la première fois. L'atelier s'est déroulé par séquences, sur une durée de 21 jours. Chaque structure a présenté ses problèmes et ses contraintes. Les autres (hors FONGS)ont montré qu'elles avaient des problèmes de restructuration (par exemple, depuis plusieurs années, certaines d'entre elles n'ont pas fait un renouvellement de leurs instances), des problèmes de personnes-ressources et de moyens (le gouvernement a déclaré l'autonomie de ces groupes mais ne leur a donné aucun moyen). Elles ont dit également ce qu'elles voudraient faire par elles-mêmes pour pouvoir changer cela. Cela a duré trois jours. Nous avons perçu et admis que les sept organisations rurales sont différentes; certaines sont mêmes hors du coup de la réflexion pour une autonomie. En travaillant ensemble, nous avons constaté une désintégration des structures de référence en milieu rural, de mauvaises habitudes dans la gestion du crédit rural, nos faibles capacités pour l'analyse et pour faire des propositions d'évolution de la vie des gens, une forte influence des structures religieuses et politiques sur le comportement des ruraux et de certains leaders, etc.; Après les trois jours, chaque structure s'est retirée pour travailler sur chaque thème. Puis, ensemble, nous avons dit comment nous voyions le CNCR, les fonctions à lui donner, comment il pourrait réaliser cela. Et nous avons dégagé les priorités que chaque structure membre du CNCR se fixe à court, moyen et long terme. Nous avons dit qu'il faudrait que chaque fédération nationale ne s'occupe pas de tous les types d'activités. A la FONGS, les associations membres font tout (social, économique, etc.), de même que dans les coopératives. On a décidé une sorte de spécialisation. Par exemple, une des spécialités des coopératives sera la commercialisation; n'importe quel groupement paysan qui voudrait alors s'engager dans cette activité pourra être appuyé par l'Union nationale des coopératives agricoles. De son côté, la FONGS s'occupera de la formation et de l'information car elle a de l'expérience dans ces domaines".

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Une fédération de 24 associations autonomes paysannes (la FONGS)provoque la création d'un organe de concertation entre les divers types d'organisations du monde rural, dont les associations autonomes, les coopératives sous-tutelle de l'Etat, les associations de femmes promues par le parti au pouvoir. Une initiative politique du mouvement paysan : à suivre !

Notes

1996/11/15

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