By BENASSIM, K. Venance
Les notions de bien et du service public sont perçues différemment par la société civile togolaise. Par service public, il faut entendre les différentes structures et prestations de service relevant des prérogatives de l’Etat ayant comme spécificité l’offre gratuite ou semi-gratuite des services et prestations. De ce point de vue, la santé, l’éducation, l’éclairage public, la police, les infrastructures routières, les moyens de télécommunication sont des exemples de services publics.
Quant au bien public c’est ce qui appartient à la communauté toute entière et qui n’est pas la propriété d’un individu et par conséquent tous les membres de la communauté en ont le même droit de jouissance . Il est indivisible et non exclusif. Exemple: les édifices publics (palais de la présidence, les bâtiments abritant les ministères et l’administration en générale, les locaux scolaires, les véhicules officiels, les meubles administratifs, les matériels de bureau,)
Au Togo, on note que les populations ne se sentent pas concernées par le service public, mais plutôt s’en éloignent. Pour elles, le service public est essentiellement une affaire de l’Etat et l’Etat c’est la classe dirigeante, ceux qui ont le pouvoir. Partant de cette conception il s’exclut du coup de la vie de sa nation. Sur un autre plan très spécifique au Togo, l’Etat est assimilé à un individu et de ce fait, les structures de l’Etat son confondues à celui-ci. Une telle conception a conduit à une personnification ou personnalisation du pouvoir. Il manque l’appropriation et le contrôle du bien public. La participation du citoyens à la chose publique devant se faire sentir par la contribution, l’appropriation et le contrôle du bien public, cette dernière se limitant seulement au paiement d’impôts, de taxes l’adhésion à la cause publique manque. Tout ceci se traduit par le fait que rares sont les citoyens qui réalisent par exemple que la constitution est un bien public et qu’il leur revient d
e s’impliquer à tous les niveaux afin de la préserver. Ce qui entraîne ainsi l’existence d’un large fossé entre gouvernants et gouvernés. Pour ce fait, la cause de l’écart entre citoyen et la chose publique semble avoir pour origine, non seulement dans la digression du langage des deux classes, mais aussi et surtout dans la manière dont sont gérées les structures de Etat. La communication avec l’état est dans un seul sens : de l’Etat vers les citoyens et jamais dans le sens contraire .