Le rôle de la diaspora dans la résolution des conflits

Siou, est un canton de 15000 habitants, situé au nord-est du Togo dans la préfecture de Doufelgou. C’est une population essentiellement agricole avec une forte tradition de chasse traditionnelle en saison sèche. Les habitants de ce Canton menaient une vie paisible jusqu’en février 1998 où au cours d’une chasse, ils surprirent en fragrant délit des troupeaux de boeufs en train de dévaster leurs champs de manioc. En fait, ce n’était pas la première fois qu’ils faisaient ce constat, car le Chef de ce Canton reconnaît qu’il y avait préalablement plusieurs plaintes à ce propos.

Le bétail appartenait aux peuhls, un peuple nomade qui se retrouve un peu partout en Afrique de l’ouest, avec comme activité principale l’élevage. Stupéfait devant ce désastre, la colère des paysans chasseurs (un millier environ) ne s’est pas fait attendre. Ils ont passé à tabac les peuhls et ont tué une dizaine de boufs. Saisie par les peuhls, la gendarmerie débarqua dans le dit canton et arrêta dix personnes par hasard. Ces personnes fût jetées en prison. Ces personnes devraient payer une amende de dix millions avant d’être libérées. Cette arrestation jeta l’huile sur le feu dans ce canton qui entreprit un boycottage actif de tout ce qui est " état ". Ainsi, il s’en sont pris à leur Chef Canton qui n’a pu rien faire pour éviter cette arrestation. Le préfet, en tournée dans ce canton, a dû faire demi-tour face à la détermination des populations de ce canton. Aucun peuhls ne pouvait plus mettre pieds dans ce canton.

Cette situation a perduré pendant quelques mois. En effet, en mai 1998, la campagne pour les élections présidentielles battaient le plein. Il était très difficile au parti au pouvoir de mobiliser les gens de cette localité pour la campagne électorale. En effet, la réponse des villageois était claire : " ce 21 juin 1998, date du premier tour des élections présidentielles, nous irons rendre visite à nos frères, en prison. C’est alors que le pouvoir a entrepris des négociations pour mettre fin à cette crise. Des fonctionnaires ressortissants de ce canton à Lomé, très haut placé dans l’administration centrale, ont été sollicité par le pouvoir. Ils sont alors partis dans ce canton pour entreprendre des discussions et négociations avec les notables, et surtout les jeunes. Il faut également reconnaître que l’église catholique, très influente dans le milieu a joué également un rôle très important pour abaisser la tension. En fin des comptes, les élections présidentielles se sont déroulées sans problème majeurs dans ce canton, les dix personnes ont été libérées, et le canton a été électrifié.

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