By CISSOKO, Badja
La recherche du bien-être pousse certains concitoyens à sortir de leurs localités pour aller s’établir ailleurs. Les sorties sont surtout liées à la pauvreté, à la marginalisation de certaines personnes, aux tensions sociales etc. cette émigration qui a commencé depuis la période coloniale s’accroît d’année en année.
Aujourd’hui, plus de 3 millions sur 12 millions de Maliens sont dans les pays étrangers, sans distinction de continent. Ces maliens émigrants exercent tous les jobs qui leur apportent de l’argent.
Mais plusieurs d’entre eux souffrent par la pression des autorités, ou des populations des pays d’accueil. ce fut mon cas (B. CISSOKO). Ayant quitté mon village paternel Aourou à 117 km de Kayes (Mali) le 06 Février 1985 après les récoltes qui ont été mauvaises pendant ladite année. Les conditions familiales l’exigeaient, car le rendement annuel devenait de plus en plus petit par manque de moyens de production. J’ai choisi tout d’abord la Côte d’Ivoire où j’ai aidé mon oncle à travailler dans une plantation de café à Danané. Je suis resté jusqu’en 1989. " Comme l’appétit vient en mangeant ", deux de mes amis et moi choisîmes en Mai 1989 de rentrer clandestinement au Gabon. Nous restions 3 mois 17 jours chez un vieux ressortissant Malien. C ? K ? qui nous aida jusqu’en Août quand il confia à un chauffeur de camionnette avec qui j’ai appris à conduire. 1991, j’ai eu mon permis de conduire avec l’aide de mon patron qui avait beaucoup de connaissances. J’ai travailler jour et nuit pour envoye
r un peu d’argent à mes parents. Toute la grande souffrance a commencé lorsque mes parents me donnèrent en mariage une femme et qui devrait obligatoirement me rejoindre. Je lui ai envoyé un billet d’avion en 1993.
L’entrée dans le territoire gabonais ne fut pas chose facile. Elle prend l’avion à Bamako à destination du Cameroun . l’avion a fait une escale à Libreville mais elle ne pouvait pas sortir car n’ayant pas tous les papiers au complet. On causa à l’aéroport pendant 1h38mn avant d’être acheminé dans la capitale camerounaise. Là-bas, elle embarqua dans un bateau de marchandises avant d’être le 13 Mars 1993 débarquée à Libreville. Cela ne fut pas souffrance terminée car la situation des étrangers devenait très compliquée. Le gouvernement gabonais exigeait la carte de séjour qui s’élevait à une somme de 600.000 F CFA. Ma femme devait rester dans la famille 24h/24h de peur d’être ramassée par des Policiers. La situation devenait tendue car l’un de nos concitoyens a été attaqué arbitrairement et sa boutique saccagée par certains Gabonais à la suite d’une petite mésentente avec l’un de ses clients. Face à toutes ces tracasseries (papiers et conflits entre populations et étrangers), le gou
vernement fixa une date à laquelle tous les étrangers sans papiers devaient être sévèrement punis. J’ai choisi de me retourner avec ma femme en 1995. Nous étions au nombre 95 personnes débarquées à l’aéroport de Sénou. Nous avions été accueillis par l’autorité malienne et nous logions dans l’internat du Lycée Badala avant de rejoindre mon village avec ma femme.