Radio communautaire et approfondissement de la démocratie locale

Les populations cap verdiennes , la diaspora et le pouvoir local dialoguent à travers une radio

Le Cap Vert est constitué d’îles, a un climat sahélien avec environ 200 mm de pluie. En plus ce pays est essentiellement montagneux, les terres arables ne représentent que 08% de la surface total. Ces conditions naturelles hostiles ont poussé les cap verdiens à émigrer pour chercher fortune vers d’autres pays ce qui a eu pour effet de vider le pays de bras valides. Le Cap Vert qui compte actuellement 400 000 habitants a les 2/3 de sa population installée à l’extérieur : plus de 300000 aux Etats unis, 50 000 au Sénégal 80 000 au Portugal, 60 000 en Hollande, entre 30 000 a 50 000 en Italie. Cette diaspora qui entretient la famille restée au pays éprouve d’énormes difficultés pour entrer en contact avec celle ci à cause de moyens de communications peu performants. C’est à partir de ce constat qu’en 96 et 97, des immigrants de retour au pays ont créé une radio qui permet de mettre en contact à travers les ondes les immigrés et leur famille. Vu la configuration naturelle du pays ( d

es îles ), pour connecter le maximum d’immigrés avec leurs parents, elle devient itinérante et chemin faisant elle intègre les préoccupations des populations qu’elles rencontrent sur le terrain. Dans leur démarche, les promoteurs ont essayé d’associer la diaspora, les autorités locales et les populations dans un dialogue sur les problèmes qui préoccupent les cap verdiens. Quand ils arrivent dans une commune, ils prennent contact avec les mairies locales qui y voient une fenêtre ouverte vers la diaspora capable d’envoyer des équipements ou de l’argent. Ainsi la radio s’installe avec l’accord et la collaboration de la mairie quel que soit sa coloration politique. Très souvent les mairies prennent en charge le coût du téléphone, l’hébergement de l’équipe ( 04 personnes) La premier acte consiste à demander aux populations de baptiser la radio c’est à dire de lui donner un nom évocateur. Les gens téléphonent ou envoient des lettres pour expliquer pourquoi ils proposent tel nom ou tel aut

re. Au bout du compte le nom qui a rassemblé le plus grand nombre de suffrages est choisi. La seconde étape est la cérémonie de baptême, un acte festif, avec le choix d’une marraine et d’un parrain pour la radio. Tout cela permet de créer une forme d’appropriation de la radio par les populations et de créer un climat de convivialité, une condition essentielle pour délier les langues.

Après cette cérémonie, les animateurs présentent le programme de la radio et abordent certains thèmes en rapport avec le vécu des populations : la violence faite aux femmes, la désertification, les droits des enfants, santé pour tous, l’éducation pour tous etc. A partir de là s’établit un dialogue entre les populations, les autorités locales et la diaspora qui peut intervenir en direct. Le maire présente son programme, ses réalisations et ses difficultés. Les populations, la diaspora interpellent parfois le maire sur des réalisations qu’il avait promis de faire ou rendre compte à propos d’un container de matériel que la diaspora a eu à lui envoyer. On répercute aussi aux ministres des préoccupations des populations, la radio est une interface. Il est même arrivé qu’un ministre participe à une émission de la radio où il a été interpellé par la diaspora qui s’est inquiété de l’absence de feed-back quand elle envoie des équipements.

Par ses émissions, la radio est aussi parvenue à faire prendre conscience la diaspora de l’acuité de certains problèmes au Cap Vert. Par exemple, à partir du programme développé par la radio, elle a accepté d’équiper une des îles d’un émetteur, une autre confrontée à un manque d’eau a reçu une pompe.

L’apport de la diaspora n’est pas seulement matérielle. Etant au fait des enjeux qui agitent le monde ( la démocratie, le développement, l’environnement, la santé, le sida etc. ) elle a, à travers la radio, aidé à la prise de conscience des populations sur ces enjeux et leur implication sur leur sur leur quotidien. Du coup les populations cap verdiennes qui semblent isolées dans leur île, participent à ces débats internationaux car ils sont exprimés en termes simples, dans le langage du milieu par leurs enfants à l’autre de l’océan. D’une mentalité d’insulaire, ils prennent conscience et participent à des débats internationaux à partir de leur vécu avec le soutien de leurs compatriotes de l’extérieur.

Notes

Momento De Mantenha ( portugais)= "Un moment de Salutation"

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