By NJATANG, Urbain
Dimanche 11 mars 2001, le quartier populaire de Douala est le théâtre d'une barbarie policière orchestrée dans le but d'empêcher les populations de ce quartier de marcher pour protester contre l'enlèvement et " l'exécution extrajudiciaire " de neufs jeunes de leurs quartiers, disparus.
" l'affaire des neufs jeunes gens enlevés dans la nuit du lundi 22 au 23 janvier 2001 à 4h 30mn dans leurs domiciles respectifs à Bépanda omnisport par les éléments du centre opérationnel de la gendarmerie (COG) a pris une tournure insaisissable pour les autorités. Les habitants et la société civile sont déterminées à exiger la lumière sur cette affaire.
Au départ, les actions étaient isolées, intermittentes et disparates de certains acteurs de la société civile. Nous pouvons citer pour mémoire, l'interview du cardinal Christian Tumi au journal Jeune Afrique économie qui dénonçait avec véhémence les actions du commandement opérationnel à Douala, le plaidoyer de L'ACAT (Action Chrétienne pour l'Abolition de la torture). Une ONG camerounaise des droits de l'homme. Elle avait publiée un rapport sur les abus du commandement opérationnel à Douala et les exécutions sommaires. En effet, cette ONG affirmait sans fioriture ni tremolos qu'il " y a plusieurs familles qui recherchaient leurs fils arrêtés par les éléments du commandement opérationnel et n'ont ne sont rentrés dans leurs familles.
Cette prise de position a eu pour effet de galvaniser les population et de leur redonner courage.
C'est ainsi qu'au soir du 28 février 2001 un " comité pour la défense des neuf " a été crée par les jeunes du quartier Bépanda. Ils ont pris la résolution de manifester. " où sont-ils? Que sont-ils devenus? Sont-ils vivants? Où sont les corps? voilà les questions auxquelles nous voulons les réponses précises de la part des autorités administratives et militaires " précise B.K. président du comité des " 9 ".
Tous les habitants du quartier Bépanda relayé par ceux des autres quartiers se sont mobilisés pour une suite d'action visant à faire reculer les autorités administratives et militaires. " Notre plan d'action est simple. Nous allons manifester tous les dimanches dans la rue et au stade omnisport, nous marchons jusqu'au bureau du gouverneur de la province du littoral. Nous souhaitons par la même occasion informer l'opinion nationale et internationale de l'innocence de ses neuf jeunes. Nous comptons aller jusqu'au bout. Nous voulons la vérité " on peut ainsi entendre dire les organisateurs.
Les habitants, société civile a ainsi imprimé sa détermination à travers les manifestations pour marquer leur solidarité aux disparus parce que disent-ils " ce qui est arrivé aux 9 disparus peut arriver à n'importe qui demain. Les autorités ont essuyé la sueur froide.