L'informel nourrit son homme au Bénin

Les jeunes gens qui vivent du commerce frontalier Bénin-Nigéria

"Aujourd'hui il est un fait, le Nigeria est le poumon du Bénin. Il l'est d'autant que presque toutes les denrées de première nécessité viennent de ce pays voisin depuis la nuit des temps. Pour mieux comprendre le phénomène il faut se rendre à l'une des frontières Bénino-Nigérianes. L'exemple pris ici est le village Owodé-Kpoguidi village béninois frontalier au Nigeria. J'y ai passé un mois, au cours duquel j'ai constaté de jours comme de nuits mais surtout de nuit (les jeunes ne dorment d'ailleurs presque pas, la nuit, ils vont vaquer à leur travail de colportage), on constate de petites équipes de jeunes ou de gamins qui avec des chariots devant ou derrière colportent diverses marchandises du Nigeria vers le Bénin. Parmi les produits colportés on pourra citer pèle mêle le sucre, les papiers hygiéniques, du café, cacao, du savon , des assiettes plats, bols, des faïences de la soude, du gaz, de l'aluminium, des papiers d'imprimerie, des plastiques, des motos, des appareils TV, radio, des verres à boire de tout genre, des tissus, des limonades et beaucoup d'autres choses encore dont je ne pourrais citer les noms. Notons que l'huile à moteur et l'essence ont un spécial réseau. La remarque frappante est que très peu de produits béninois vont au Nigeria. Souvent nous trouvons le coco, les tissus et parfois des vis et boulons en direction de notre cher voisin.

Un jour je fis appel à un des jeunes colporteurs du nom de Adjonkloo je lui demandai s'il ne trouve pas trop salissant et trop dur le travail auquel les jeunes se livrent ? Il me dit, c'est vrai mais c'est enrichissant et ça donne la force. Je lui demande comment ? Il me confie que nombre d'entre eux ont chacun son véhicule de sortie pour les week-end ou les grands jours. Moi par exemple ne confie-t-il, j'ai six (06) carrés chez moi à Porto novo dont un bâti et habité par ma petite famille (à 27 ans, il est marié et père de 5 enfants, 4 filles et un garçon). Notre chef de fil Mathieu à lui seul plus de 20 hectares de terrain avec un tracteur et des gens qui travaillent pour lui et qui sont payé à la tâche et par mois, il a son carré construit. Tu vois de nos jours il n'y a pas autant de fonctionnaires qui ont pu réaliser de telle chose, mais il faut reconnaître qu'aujourd'hui, le travail ne marche plus comme avant avait-il conclu. Je continue en lui demandant les facteurs qui lui font faire pareille conclusion? Il me dit qu'avant à la fin de la journée ils pouvaient se partager chacun 25.000 à 30.000 F CFA, mais aujourd'hui à peine chacun est à 3.000 ou 10.000F CFA. Nous ne nous décourageons pas, parce que c'est encore mieux que rien d'autant que nos femmes ont leur commerce. Par exemple ma femme fait le commerce de la soude du Nigeria vers le Bénin une opération qui n'est pas mal m'avait-il ajouté.

Comments

Ces jeunes trouvent de l'argent et en font ce qu'ils veulent ce qui n'est pas mal, vu les efforts physiques qu'ils fournissent. Particulièrement c'est une vie que je n'ai pas trop aimée, parce que se sont des gens qui dès le bas âge sont livrés à eux-mêmes. De manière que nombre d'entre eux ont un langage irrespectueux, des comportements de bandits prêts à vous casser la gueule à la moindre incartade. Ils ne respectent personnes et ne craignent personnes. Une telle vie avec des millions de francs ne me plaît pas. Je préfère la modestie dans le mieux être.

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