By AMASSANA, Denise
Depuis le 8 juillet 1999, un litige oppose les populations de Yorra, village camerounais dans l'arrondissement de Bokito, a leur chef. Ce dernier est impliqué dans une affaire de sorcellerie. Ses administrés l'accusent de détenir des effets maléfiques et de protéger des sorciers dont les victimes sont connues.
En effet, les noms de quelques sorciers avaient été révélés par un jeune garçon de cinq ans possédant des facultés surnaturelles. Cependant ceux ci ont soudoyé le chef du village afin qu'il ne cautionne pas cette accusation. Cette révélation n'était qu'une confirmation car la plupart des sorciers étaient déjà connues des villageois.
Aujourd'hui, le chef du village et ses complices sont traduits en justice pour tentative d'empoisonnement de 15 personnes. Au cours d'une séance de travail présidée par le sous préfet de Bokito, le chef du village Yorro a implicitement reconnu l'offense qu'il a fait à son peuple et a demandé pardon et réconciliation. Néanmoins, la population demande sa démission et sa destitution. Les autorités administratives l'ont suspendu de ses fonctions.
La pratique de sorcellerie est un phénomène marquant de notre société. Elle empêche l 'épanouissement des individus et ralentit le développement. La possession de pouvoirs maléfiques par le chef du village ne peut qu'entraîner la destruction de ce village. Ceci est d'autant plus vrai que le chef du village est un auxiliaire de l'administration, (d'après l'article 20 du décret n° 77/243 du 15 juillet portant organisation des chefferies traditionnelles) de ce fait, il est chargé du maintien de l'ordre public et de la promotion du développement économique, social et culturel de son unité de commandement. Comme le signal Ngoule Oguide Remy dans Cameroun Tribune, le chef " pour s'acquitter honorablement de sa mission doit jouir des qualités de meneurs d'hommes, il doit être loyaliste et rassembleur " la désignation d'un chef devrait être plus rigoureux et tenir compte de ces capacités.