L’éducation informelle et Non formelle face à la décentralisation.

Nous constatons bien des fois que certains enfants se retrouvent abandonnés à eux-mêmes ou mieux, errants dans les rues. Pourtant ces derniers sont supposés être dans des milieux plus chaleureux tels que la famille. Cette catégorie d’enfants est déjà considérée comme des égarés. Effet, l’éducation se passe aussi dans la famille et part la famille qui est encore l’institution la plus ancienne.

L’éducation familiale est décentralisée dans sa manière de transmettre des valeurs, la culture, la civilisation. Ainsi, c’est chaque famille qui propose un type d’éducation à sa progéniture; qui s’auto-gère. Dans certaines familles, il existe une heure précise à laquelle tous les enfants doivent être à la maison; dans d’autres, cela n’existe pas. Il y a donc comme une corrélation entre l’éducation des parents et celle qu’ils transmettent à leurs enfants. D’où le phénomène de reproduction des classes sociales constaté ça et là dans nos sociétés. Mais est-ce pour autant dire que chaque famille est libre de déverser dans la société n’importe quel produit ?

 

Des rites d’initiation décentralisés

Dans les sociétés traditionnelles Bamileké au Cameroun, l’intronisation d’un chef ou d’un notable suppose au préalable une initiation dans un lieu appelé " LA’A Kam « . Il est question de former le futur responsable au commandement, à la gestion des hommes, aux coutumes de sa localité. Ce sont ses pairs, des aînés qui assurent en toute liberté cette formation. Le phénomène n’est pas ou ne se présente pas de la même manière dans les autres sociétés car chacune est régie par son code propre. Ailleurs il peut s’agir des contes, des légendes ou des épopées que les griots et les vieillards racontent aux jeunes sous les arbres à la place du village par exemple. Chaque société est donc autonome et dispose de secrèts qu’elle gère à son gré.

 

Forte centralisation de l’éducation formelle

Du 15 au 16 février, les professeurs et les maîtres d’application de l’ENIEG de Foumban sont mobilisés pour étudier les contours de la pédagogie du projet. Il était question d’imprégner les participations à cette pédagogie qui doit impérativement être appliqué dans toutes les écoles primaires du territoire national. Cependant, la base qui se trouve encore plongée dans la nouvelle approche pédagogique (non encore répandu partout) n’a posé aucun problème et n’a même pas été consultée pour l’innovation. La haute hiérarchie a donc décidé à la place de ceux là même qui reçoivent et appliquent les méthodes. Il y a donc comme un inversement de rôle; les décisions sont prise à la place de ceux qui doivent en effet émettre des voeux.

En toute simplicité, notons que l’éducation dans toute société organisée, appartient au domaine politique. En cela, elle se caractérise par sa liaison au pouvoir à travers les lois, les décrets, les règlements, ordonnances, programmes et instructions contrôlés par une certaine hiérarchie. Sa légitimité se manifestera dès lors par l’adhésion de la majorité des citoyens. Ainsi, une politique éducative devient cet ensemble de disposition organisationnelles instituées et gérées par une société en matière d’éducation. Elle dépend toutefois du système d’organisation dans lequel on se trouve et par conséquent elle n’est pas fortuite.

 

Par Mounsade Fadimatou - Doungmo Kanouo Basile G.

Legitimate governance
Re-founding the living together and the State
To build Peace and Security
Promoting the Territories and Development
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