By AGBESSINOU, Koffi Ketteh
Au moment des campagnes municipales, législatives et même présidentielles, les populations villageoises reçoivent des promesses et propositions intéressantes de tous les côtés ; comme des constructions de route pour le désenclavement, des constructions d’école, de dispensaire et autres. Une fois ces constructions en place, l’Etat pourvoyeur se désengage peu à peu et les infrastructures tombent en ruine.
Le cas présent est un exemple du village de KPETA situé dans la préfecture d’Agou au TOGO. Ce village a bénéficié lors des campagnes législatives d’un dispensaire. Les cérémonies d’inauguration avaient été joyeux comme d’ordinaire. Après les élections la structure fut laissée à elle-même. La capacité financière du dispensaire ne lui permettait pas d’engager les frais d’installations, d’aménagement et de rénovation. Au fil des années le dispensaire tombait en ruine, les machines et les constructions désuètes. C’est ainsi que le Régent du village (chargé du trône royal) prenant conscience, il rassembla les jeunes autour de lui et les mobilisa aux travaux de reconstruction du dit dispensaire. Le village se situant dans une région montagneuse ils avaient donc ramassé des pierres pour faire des terrasses fleuries autour du dispensaire.
Cette initiative a contraint le dispensaire au financement des activités de rénovation des machines et l’assainissement des salles de garde.
Les actions du groupe ont dépassé les limites du dispensaire et ont touchés quelques infrastructures du village à l’image d’une école primaire, d’une route qui relie ledit village à un village voisin.
A l’instar de la mobilisation de cette collectivité, la société civile africaine doit comprendre que la gestion de la chose publique passe aussi par des actions communautaires et que la construction d’un pays n’est pas une affaire de l’administration publique seulement mais aussi celle des citoyens.
Cette expérience est une sonnette à tout citoyen où qu’il soit de se sentir concerné par la gestion et la sauvegarde du patrimoine public.