La surenchère politique, menace la décentralisation

En 1993 en plein processus de libéralisation de la vie politique, le gouvernement camerounais décidait d’élargir les unités administratives ; question de rapprocher l’administration des citoyens. C’est dans ce contexte que le village Bamougoum, limitrophe de Bafoussam, chef lieu de la province de l’Ouest (cette ville prend le1/5 du village) fut érigé en arrondissement. De fait, le village fut aussi érigé en commune rurale. Fait majeur de cette décentralisation, aucune infrastructure ni pour la sous-préfecture ni pour la mairie.

Pourtant, un sous-préfet fut nommé ; un maire fut élu. Un maire sans mairie, un sous-préfet sans sous-préfecture.

La seule institution vite installée au village fut la brigade d’intervention regroupant moins d’une dizaine de gendarmes. Leur présence n’a pas toujours rassuré les populations qui s’étaient déjà organisées en groupes d’autodéfense très opérationnels.

Une partie des populations fut très mécontente. Car ces hommes de tenue devaient passer le clair de leur temps à racketter les habitants pour l’impôt forfaitaire. Bien plus, Bafoussam, la grande ville n’était qu’à 40mn de marche du centre du village. Le village n’avait préparé aucune infrastructure pour accueillir ces institutions. D’aucuns disent que cette décentralisation n’était que de la poudre aux yeux, ce d’autant plus qu’elle arrivait au moment ou l’opposition faisait le plein.

Fait saillant de cette période, le nouveau maire issu de l’opposition entra en conflit ouvert avec le chef du village, son malheureux challenger du parti au pouvoir aux récentes élections. Point de discorde: le site devant accueillir la mairie.

Comments

La gouvernance, la décentralisation posent la problématique de leur opportunité et de l’adhésion Des populations concernées. En Afrique, sous la pression du vent démocratique, beaucoup de décideurs n’hésitent pas à procéder à de nouvelles répartitions administratives non pas pour le développement mais pour des objectifs de surenchères politiques. C’est inadmissible

Cet état de chose est d’autant plus inquiétant que ces actions ne produisent pas toujours les prétendus effets escomptés.

Bien plus, cette décentralisation dans notre contexte effraie davantage les populations qui y voient toujours le rapprochement d’un État qui est souvent prédateur et surtout oppresseur. Un véritable problème de gouvernance.

Execution error sites/www.afrique-gouvernance.net/squelettes/inc/bdf_nav_axesencours.html

Keywords

Themes

Geographic