By TRAORE, Koufecou A. (2002)
Comment favoriser la participation citoyenne aux affaires locales. Pour apporter une réponse à cette problématique de l'action citoyenne dans les affaires locales il serait judicieux d'identifier le citoyen à la loupe dans un premier temps et ensuite de définir les liens qu'il a avec l'état et enfin contribuer par des éléments de comparaisons qui peuvent favoriser l'action citoyenne aux affaires locales ;
la citoyenneté se définir comme étant la qualité d'une personne qui remplit correctement ses devoirs et ses droits politiques vis à vis de l'état qui est une nation administrative par un gouvernement qui est l'organe dirigeant de l'état.
Cette définition n'a aucune correspondance claire dans nos langues nationales et aussi même prise en français elle porte une coiffure rouge de domination d'un système infernal qui n'a de considération pour l'individu que lorsque ce dernier lui est profitable.
Il est à noter que ce terme est un vocabulaire utilisé par les colonisateurs et leurs supports dans nos états plutôt leurs états créés savamment et bien structurés pour maintenir par tous les moyens leur domination politique culturelle et économique.
Dans l'esprit de certains naïfs l'époque coloniale est à jamais révolue à cela il faut dire qu'ils se trompent dangereusement. C'est vrai que de corps le colon est parti mais d'esprit il est présent à travers leur système et les animateurs de ce système qui ne sont autres que les dirigeants de l'état et tous ceux qui ont appris et ont été enseignés à l'école du blanc.
Tous les décideurs politiques de nos états n'ont jamais voulu accepter courageusement rompre définitivement avec le système d'écriture latine et de l'enseignement coloniale.
le lien qui lie le citoyen à l'état est à sens unique et en faveur de l'état, crée de façon arbitraire par des textes juridiques mal adoptés et inappropriés car le citoyen n'y trouve aucun compte.
Ces liens avec l'état sont fondés sur la peur, l'angoisse et l'intimidation quotidienne que le citoyen subit avec soumission sans aucun moyen de révolte à sa portée car son tortionnaire n'est autre aujourd'hui que son frère et le combattre avec les armes de destruction lui est interdit par les principes sacrés de ses valeurs traditionnelles en direction de l'être humain qui au delà des droits de l'homme enseigne que l'homme avant d'avoir des droits est tout d'abord sacré qui veut dire en terme claire que son intégrité physique est inviolable à toutes épreuves de la vie ici bas.
Ainsi à la lumière de ce que nous venons de décrire à propos du citoyen et du lien qui le lie à l'état pour favoriser la participation citoyenne aux affaires locales ces points suivants doivent retenir l'attention : il s'agit de : une reconnaissance et un établissement dans ses droits le pouvoir réel dit traditionnel qui existait bien avant ce pouvoir importé qui s'est installé par la force dans nos états.
A ce prix que le citoyen sera libre dans sa pensée et dans ses actions sans lequel tout épanouissement socio-culturel n'est possible.
Le citoyen évolue dans deux systèmes différents l'état et la tradition autrement dit les institutions étatiques et les institutions et autorités traditionnelles.
Les sources de ces deux légitimité sont différentes de nature. La tradition tire sa légitimité au lien de sang aux partis de réciprocité fortement ancré dans les traditions du terroir.
La fondation se trouve sur des mécanismes solides et souples rodés par le temps.
Il est illusoire de croire qu'un système importé de quelque part qu'il soit peut favoriser la participation citoyenne aux affaires locales sous une remise en cause du système de gouvernance du type étranger qui gère le citoyen de nos jours.
Notre peuple regorge d'énormes potentialités de créativités pour assurer à ces citoyens un bien être meilleur seulement il a besoin de l'affranchir de cet autre mode de colonisation qui constituent nos états qui la manipulent avec les philosophies étrangères basées sur la suprématie d'une classe sociale.
La citoyenneté est un problème douloureux de la Nation Malienne car il s'agit de son avenir et de son unité en tant que nation solide et solidaire. Il est même dangereux de penser que le pays peut exister et s'affirmer au monde tant que cette problématique reste en suspens.
La citoyenneté participative aux affaires locales ne peut être une réalité que dans un milieu social où il existe :
la connaissance de l'histoire et de la culture du pays à tous les niveaux ceci mettra fin au manque d'impact des différentes tentatives de changements ;
le manque de connaissance est une impuissance dans laquelle réside un seul point : la méconnaissance des réalités anciennes et l'intégration des traditions dans une action de construction sociale et nationale ;
le manque de culture démocratique moderne au niveau de toutes les institutions du pays ;
au niveau des communes le manque de cadre réel du dialogue de concertation en tant que lieu de prise de décisions stratégiques ;
sur le plan institutionnel, la malaise des institutions modernes réside dans le manque d'équilibre automatique des pouvoirs c'est à dire l'absence de contre pouvoirs ceci explique tous les dérapages ;
les légitimités traditionnelles et les légitimités modernes sont dans leur nature et dans leur mode de fonctionnement profondément différent. Elles ne reposent pas sur les mêmes valeurs et non pas les mêmes objectifs ;
les autorités traditionnelles sont en attente d'une reconnaissance officielle et d'un partenariat véritable.
Mots clés : liens, qualité, devoirs, droit politique, domination, système, individu, époque, légitimité, affranchir, nation, solidaire.
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