Développemeent des principaux circuits de poissons en Afrique de l’Ouest: avantages et contraintes

La pêche artisanale sur les 6.500 km de côte de l’Afrique occidentale, de la Mauritanie au Nigeria, s’est développée depuis l’utilisation de petits bateaux à voile jusqu’à la situation actuelle où la flotte est plus diversifiée et motorisée. Elle comprend des pirogues de 18-20 mètres de long capables de transporter un équipage plus important. Cet essor facilité par l’accès à des équipements modernes grâce à des projets ou des programmes nationaux, joue un rôle important dans le bien-être socio-économique des pêcheurs.

Les prises couvrent les marchés locaux et étrangers, souvent par le biais d’intermédiaires. Le secteur artisanal est une source importante d’emplois et de devises étrangères et conséquemment fournit environ 40 % des protéines animales1 à la population croissante de la région. En 1995, la flotte artisanale a débarqué 1.200.000 tonnes dont une bonne partie constituée de petites espèces pélagiques (60%). Cette flotte est gérée par environ 1.000.000 de pêcheurs qui approvisionnent des milliers d’intermédiaires (mareyeurs, transformateurs et vendeurs), dont la majorité sont des femmes. La consommation annuelle moyenne de poissons par tête d’habitant, selon la FAO/DIPA2 était estimée en 1995 à 9.2, soit inférieure à la moyenne mondiale qui était de 13 kg dans la même année.

PRINCIPAUX CIRCUITS DE DISTRIBUTION DU POISSON EN AFRIQUE DE L’OUEST.

Les rapports de missions d’INFOPECHE3 indique que 70 % du poisson consommé dans la région est sous forme fumée. La commercialisation du poisson transformé a le réseau de distribution le plus extensif de la région. Cela est particulièrement vrai pour les produits séchés fumés et dans une moindre mesure ceux séchés au soleil, salés-séchés et fermentés. Dominée par les femmes, la distribution du poisson transformé dans la région est une activité complexe, incluant des mareyeurs qui achètent en gros chez les transformatrices, de petits détaillants qui peuvent vendre en petites pièces à des consommateurs et entre eux une armée d’autres intermédiaires. Le fort taux de croissance de la population n’est pas accompagné d’une hausse concomitante de la production, ce qui réduit l’approvisionnement de poisson par tête d’habitant.

Les principaux circuits commerciaux de la région sont les suivants :

Ghana---) Togo - - - ) Bénin---) Nigeria, pour le poisson fumé et l’anchois séché

Gambie - - ) Ghana pour les ailerons de requins séchés

Sénégal - - ) Guinée pour le poisson séché et fumé

Gambie - - ) Guinée pour les produits fumés et fermentés

Mali - - ) Burkina Faso, Côte d’Ivoire et Niger pour les poissons d’eaux douces fumés

Côte d’Ivoire - - ) Burkina Faso pour les poissons fumés.

La plus grande partie des produits halieutiques transformés sont acheminés par routes, dans des camions, des pick up bennes, des véhicules de transport de passagers, des taxis et à mobylettes. Le choix dépend de la distance, du volume de chargement, des coûts et s’il s’agit d’une zone rurale ou urbaine. Le transport par voie fluviale est très populaire également sur le lac Volta et le fleuve Niger. Ce qui est frappant, c’est la faible utilisation du transport ferroviaire dans certaines régions. A part la ligne Abidjan Ouagadougou, ainsi que certaines connections ferroviaires au Togo, ce moyen de transport est moins présent dans la commercialisation du poisson transformé en Afrique de l’Ouest.

La distribution des produits de la pêche artisanale dans la région constitue une activité importante incluant plusieurs milliers de commerçants, des femmes pour la plupart. Tandis que cette activité sert à des fins sociales telles que fournir de la nourriture aux familles des commerçants, son objectif premier est économique, à savoir, générer un revenu.

CONTRAINTES

Plusieurs obstacles continuent d’entraver non seulement l’expansion du commerce intra-régional de poisson mais également la distribution efficiente des poissons transformés vers les marchés intérieurs. Le taux élevé d’illettrisme est une contrainte générale. D’autres obstacles sont : le manque de plans de crédits appropriés, d’infrastructures, les technologies inadéquates entraînant des pertes élevées, les barrières douanières et non tarifaires, l’absence de routes, de véhicules de transport adéquats et de cargos pour couvrir les longues distances.

AVANTAGES

Les produits sont disponibles et bien acceptés dans les marchés existants de la sous- région (ex Nzérékoré). Bon nombre d’organisations sous- régionales et régionales telles que l’UNION ECONOMIQUE MONETAIRE OUEST AFRICAIN (UEMOA), la Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont promulgué des réglementations sur les tarifs préférentiels mais qui ne sont pas encore en application. De plus, les transformateurs et les mareyeurs sont de plus en plus organisés en associations. Des projets régionaux et des ONG en Afrique de L’Ouest font la promotion du commerce intra-régional du poisson à travers des publications d’identification des marchés et sur la disponibilité et les prix des produits.

Notes

Dr. Amadou TALL est Docteur Vétérinaire, spécialiste en Technologie de poisson et Directeur de l’Organisation intergouvernementale d’Information et de Coopération pour la Commercialisation des Produits de la Pêche en Afrique (INFOPECHE) a été pendant plusieurs années, Partenaire Associé du Programme Régional Valorisation des Captures de la Pêche Artisanale en Afrique de l’Ouest (PPAO), géré par l’Association Ouest Africaine pour le Développement de la pêche Artisanale (ADEPA).

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