; plus utilement pour les populations
By Boubacar Cissé Fall (Dakar, Sénégal, October 2006)
Dans la commune de Rufisque, située à une trentaine de kilomètres de Dakar, au Sénégal, un processus original est entrain d’être mené pour promouvoir une nouvelle forme de participation citoyenne à la gouvernance locale. Ce processus est né de l’initiative d’un groupe de pionniers regroupés autour d’un ingénieur en Génie civil, ancien agent voyer municipal de la commune.
L’initiative est parti de certains constats :
L’engagement politique est devenu un moyen d’accélération de carrière individuelle;
La manière de faire de la politique s’oppose à la limite au développement car se résumant à la quête de suffrages et n’intégrant nullement l’amélioration des conditions de vie des populations;
Les populations qui devaient être les acteurs premiers du développement local sont confinées dans un statut d’adhérents passifs à des projets dont ils ne sont pas de véritables acteurs et qui sont tournés vers des intérêts de partis ou de sous groupes.
Les actions et initiatives prises par les politiciens relèvent plus du tâtonnement que d’une vision claire pour les guider.
Les préoccupations des politiciens dans l’organisation et la gestion des institutions communales relèvent plus du besoin de < nourrir la clientèle politique plutôt que de développer la ville>.
Forts de ces constats, les initiateurs du mouvement proposent :
De mettre sur pied un <mouvement politique pour le développement>
De mettre en place des espaces de discussion permettant < de susciter et de catalyser des débats locaux positifs et pluriels sur les enjeux de Rufisque>
De formuler une vision pour la ville.
L’originalité dans la démarche de Vision Rufisque réside dans le fait qu’au titre des innovations majeures proposées il y a le fait de préconiser un acteur à la place d’un adhérent. De ce fait les initiateurs de Vision Rufisque ne peuvent qu’animer un < processus d’analyse, de partage et de discussions des enseignements et constats politiques à l’échelle de la ville et des quartiers ainsi que la formulation d’une proposition alternative>.
Au delà de cette réflexion c’est à tous les acteurs impliqués dans le processus et qui auront choisis des représentants sur la base de critères définis par eux mêmes, qu’il reviendra dans le cadre d’un atelier de lancement, de construire l’identité du mouvement, son organisation et sa structuration; ainsi que de concevoir le plan d’action pour l’année qui suivra cet atelier de lancement.
Cette expérience en est à la phase de mise en discussion des constats et propositions dans les quartiers et à la préparation de l’atelier de lancement.
La réussite d’une telle démarche tendant à l’émancipation économique et politique locale pourrait être une première et faire des émules dans d’autres localités sénégalaises où ses principes serviront d’inspiration à d’autres acteurs.
Les constats à la base du déclenchement de ce processus sont les mêmes que ceux fais dans le cadre du Réseau gouvernance en Afrique et qui ont présidé aux Quinze propositions pour refonder la gouvernance en Afrique. La méthodologie et les objectifs proposés de Vision Rufisque sont en droite ligne avec les quatre propositions sur le local de l’Alliance.
Cela montre la similarité entre les thèmes de Vision Rufisque et ceux du groupe d’initiative sur le local qui trouverait dans une collaboration avec ce mouvement un espace de mise en débat de ses thèmes et d’expérimentation de ses thèses.