By Ellen Gunsilius (Bamako, September 2007)
La Commune VI du District de Bamako au Mali, s’est dotée en 2000 d’un outil précieux pour une bonne gestion de l’assainissement: Le Comité de Gestion et de Valorisation des Déchets (COGEVAD). C’est un cadre de concertation qui regroupe des représentants de tous les acteurs intervenant dans l’assainissement dans la Commune (Mairie, services techniques, GIE d’assainissement, Comités de salubrités, représentants des jeunes et des femmes, des maraîchers etc.).Le comité se réunit régulièrement toutes les deux semaines pour partager les informations par rapport à l’assainissement dans la commune, discuter les problèmes et planifier des activités.
Il constitue donc un forum important pour les représentants de la société civile afin de pouvoir attirer l’attention des responsables de la commune sur des problèmes d’assainissement et les interpeller d’entreprendre des actions pour améliorer la situation.
En même temps, il est basé sur l’idée que l’assainissement n’est pas seulement une tâche des autorités, mais que tout un chacun doit contribuer à rendre l’environnement communal plus viable.
Le travail que les représentants font est volontaire, c’est-à-dire que les membres ne reçoivent aucune rémunération pour leurs activités. Leur bénéfice est constitué par les améliorations du cadre de vie qui résulte des réalisations de COGEVAD, ainsi que des occasions de renforcement des capacités dont les membres du comité bénéficient.
Ainsi, COGEVAD a réalisé deux centres de compostage et un dépôt de transit amélioré. Il a également subventionné du matériel de travail pour les comités de salubrité, des moyens de transport de déchets pour les Groupements d’Intérêt Economiques ( GIE) et des poubelles pour les ménages de la commune. Il a initié l’organisation régulière de journées de salubrité et la clarification des relations entre le GIE de ramassage d’ordures et la Mairie.
Actuellement, un système amélioré de gestion des déchets biomédicaux est en élaboration. Pour ses projets, COGEVAD est appuyé techniquement et financièrement par divers partenaires, comme le Service Allemand de Développement, le CEK Kala Saba, et l’équipe SNV Bamako.
COGEVAD est ainsi un outil de travail du conseil communal, qui devrait s’en servir pour élaborer de façon participative, et avec l’accompagnement des services techniques, des projets d’assainissement et inciter la population à s’impliquer dans ces activités. La collaboration entre le conseil communal et le comité n’est cependant pas encore suffisante, un grand nombre de conseillers ne connaissant pas assez COGEVAD et ne s’impliquant pas dans ses activités. Néanmoins, il y a des avancées dans la mise en cohérence des activités d’assainissement. Ainsi, le processus d’élaboration d’un plan quinquennal pour les actions d’hygiène et d’assainissement a été piloté par COGEVAD, plan qui sert à préciser et opérationnaliser le volet assainissement du Plan de Développement Economique, Social et Culturel (PDESC) qui est la base pour toute activité de développement dans la commune.
COGEVAD fait une planification annuelle sur la base du plan quinquennal d’assainissement. Ces activités ne sont cependant pas financées par le budget communal, mais par les partenaires financiers externes de COGEVAD. Pourtant, le plan quinquennal devrait avant tout servir de base pour l’élaboration du budget annuel de la commune dans le domaine de l’assainissement. Mais le conseil communal n’élabore pas actuellement un plan annuel pour l’assainissement qui pourrait être la base pour chiffrer le budget d’assainissement par an. Les montants prévus par an pour des activités d’assainissement dans le budget sont fixés globalement et non pas sur la base de calculs des différentes activités planifiées. Le compte administratif publié par la Mairie ne donne pas plus d’informations sur les activités pour lesquelles les dépenses ont été effectuées.
C’est pourquoi COGEVAD est actuellement en train de planifier une évaluation de l’exécution du plan quinquennal d’assainissement, conjointement avec la commission de travail chargé des questions d’assainissement. Ceci pour renforcer l’implication des conseillers municipaux dans la planification de l’assainissement de la commune, augmenter la transparence de la gestion financière communale dans le domaine de l’assainissement et augmenter le volume des dépenses communales pour l’assainissement. Car une approche participative comme le COGEVAD ne peut réussir à long terme que si la Mairie s’implique véritablement, en ressources humaines que financières, dans la gestion de l’assainissement qui constitue actuellement le plus grand défi de développement de la Commune VI.
La Commune VI a entrepris des initiatives prometteuses dans la planification participative des actions d’assainissement et a réussi à acquérir des partenaires financiers pour réaliser certaines infrastructures et activités. Néanmoins, les planifications restent des coquilles vides tant qu’elles ne sont pas traduites dans un plan annuel budgétisé qui forme la base du budget annuel de la Commune.
Tant que les acteurs de la société civile qui s’engagent pour l’amélioration de la situation d’assainissement de la commune ne perçoivent pas un effort visible de la Mairie à s’investir financièrement et en termes d’engagement des responsables municipaux pour la cause de l’assainissement, un système basé sur le travail volontaire des populations perdra de son dynamisme et risque d’échouer à moyen terme. Ceci étant, les responsables et les conseillers municipaux de la commune ont le devoir de faire vivre les planifications élaborées ensemble pour réussir le défi de l’assainissement de la Commune.
Rédigée par Ellen GUNSILIUS et visée par Néné KONATE