Les conséquences de l’exploitation minière
By Mohamed DARABA Ingénieur Géologue (Conakry Guinée, May 2008)
Banankoro est une zone située dans la préfecture de Kérouané en Haute Guinée où existent d’importantes réserves de diamant de bonne qualité avec plus de 80% de pierres de joaillerie.
Elle connait depuis plus d’un demi siècle des travaux d’exploitation tant industrielle avec des entreprises comme l’EGED(Entreprise Guinéenne d’Exploitation du Diamant),le SNED(Service National d’Exploitation du Diamant)et AREDOR (l’Association pour la Recherche et l’Exploitation du Diamant et de l’Or), qu’artisanale avec la ruée de nombreux exploitants de toute notre sous région.
Il faut remarquer que si ces activités ont procuré des revenus à l’Etat et à certains individus, elles ont par contre engendré des conséquences néfastes sur l’environnement,avec la destruction massive de la végétation,la pollution et l’assèchement de nombreux cours d’eau, des espaces de terre exploités peu ou non restaurés et n’ont pas eu d’impact conséquent sur les conditions de vie des populations locales qui, manifestent d’ailleurs souvent des oppositions suivies de répressions violentes .
Les infrastructures sociales de base telles que: écoles, centres de santé, l’eau, les routes etc… et la nourriture font défaut pour une population en croissance permanente. jusqu’en 2003 il n’y avait ni collège ni lycée à Banankoro.Les élèves devaient marcher sur 7 km pour venir suivre les cours à la cité de Gbenko. La moindre épidémie de méningite ou de choléra dans cette localité fait de nombreuses victimes. Pour des interventions chirurgicales , il fallait se rendre au chef lieu ou à la cité. Pour accéder à cette zone en période pluvieuse, on peut passer un jour pour joindre le chef lieu à 35 km et deux jours la ville de Kissidougou à 120 km.
La zone de Banankoro comme la majorité de zones minières de notre pays ne profite pas des retombées de l’exploitation des substances minérales de son sous sol à cause de la mauvaise gestion des revenus miniers par l’Etat.Les réserves intéressantes s’amenuisent de plus en plus sans contrepartie significative pour les autochtones sensés être les premiers bénéficiaires.
Aussi,par manque d’initiatives locales,le faible nombre de diamantaires originaires de la localité qui devait contribuer à la réduction de la pauvreté dans la zone,préfère construire des mosquées en surnombre à la place d’écoles ou de centres de santé ou investir dans la capitale ou dans d’autres grandes villes du pays.