Par AGBESSINOU, Koffi Ketteh
L'une des mesures de redressement imposées par la banque mondiale (BM) et le fonds monétaire international(FMI) aux pays africains est le désengagement de l'Etat vis à vis de sociétés nationales: LA PRIVATISATION. Souvent, cette privatisation s'opère sans mesure d'accompagnement, ni traitement particulier en faveur des opérateurs économiques nationaux. Dans la plupart des cas les intérêts de la société civile locale ne sont pas prise en compte.
Cependant, une expérience de privatisation vécue par un groupement féminin mérite d'être partagée. C'est le cas de la SONAPH ( Société Nationale des Palmerais et de l'Huilerie), une société dans laquelle l'Etat disposait de plus de 51% des actions, des milliers d'hectares de plantation de palmiers et une usine de transformation. Située dans la région des plateaux, préfecture d'Agou au TOGO, la SONAPH produit essentiellement pour l'exportation de l'huile rouge, de l'huile de palmiste, de l'engrais et d'autres sous produits. Société de référence dans le domaine d'agro-buisness, elle est classée parmi les grandes entreprises selon le critère de chiffre d'affaire et du nombre d'employés.
Dans la fièvre de la privatisation, l'Etat a cédé ses parts d'actions à d'autres actionnaires nationaux et étrangers. La plantation a été morcelée et vendue aux groupements agricoles de la région. Chaque groupement pouvait acheter selon sa possibilité et sa capacité. Notons que la plantation a été vendue à crédit aux groupements. Les régimes de palme mûrs sont récoltés par ces groupements et vendues à la société productrice d'huile. Aujourd'hui cette société dénommée BANAMBA SA. Sur les ventes de régimes mûrs, BANAMBA retient 20% au titre de règlement de l'achat des palmerais.
Une fois ces achats réglés par le système de conservation d'une partie de la vente, les plantations deviennent une propriété à part entière des groupements respectifs qui en disposeront selon leur politique.
Une affaire du siècle pour ces groupements et la société civile qui ne demande pas mieux dans le cadre de la privatisation.
Pour relever les défis auxquels sont confrontés cette société jadis étatique BANAMBA.SA a révisé sa grille salariale, le personnel est remis à niveau, et des dépenses de rénovation ont été engagées.