L’histoire coloniale et postcoloniale de l’État-nation en Afrique est souvent présentée sous l’image d’une greffe d’un modèle importé, justifiant ainsi sa fragilité et ses difficultés d’institutionnalisation. L’absence de linéarité entre construction de l’État et de la Nation d’un côté, et les dynamiques sociales de l’autre, conduit à une crise de légitimité de l’État et sape les fondements de l’unité nationale. En même temps, les formes d’organisation de l’État ainsi que la définition de ses missions, modalités et moyens d’intervention affectent sensiblement son efficacité et sa capacité à répondre aux besoins matériels et immatériels des populations.
Pour retrouver légitimité et efficacité, l’État-Nation africain peut être questionné à travers deux problématiques essentielles :