Par AKAKPO, Kossi Patrick
En matière d’intégration régionale, des textes et des dispositions ont été votés par des organisations régionales pour permettre le libre circulation des personnes et des biens dans la sous-région ouest - africaine c’est le cas de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest). L’histoire que je veux partager avec vous, est une expérience vécue en décembre 2000 lors d’un voyage Lomé (TOGO) pour Ouagadougou (au Burkina - Faso) avec des marchandises. Ces marchandises, soulignons-le, ont déjà été dédouanées au port de Lomé et vendus à Lomé à 80.000F CFA l’unité. Arrivé à la frontière Cinkassé ( frontière Togo - Burkina ) un second dédouanement nous entend ; ce qui fût fait à 200.000F CFA après négociation. Cela veut dire que pour un même article, nous avons payé deux fois les frais de douane. Je croyais que c’en était fini. Mais un autre contrôle effectué par un agent de douane à un autre poste révèle que ce que j’ai payé à la douane de Cinkassé était insuffisant et qu’il fallait payer un complément. Après d’intenses négociations également j’ai payé 50.000F CFA contre aucun reçu. Devant mon étonnement , des douaniers m’ont fait savoir qu’un reçu n’était pas nécessaire et qu’ils ont toujours travaillé ainsi. De la frontière à Ouagadougou, j’ai pu compter au moins10 postes de douanes. A chaque poste, le même scénario se reproduisait. Ainsi à mon arrivée à Ouagadougou, le produit vendu à 80 000FCFA à Lomé devait revenir à près de 120.000F CFA l’unité. Devant cet état de chose, la question est de savoir si cet argent perçu par les douaniers sera versé dans une caisse de l’Etat ou non.
Pourquoi ces barrières douanières alors qu’on parle de libre circulation des biens et des personnes au sein de la CEDEAO ? La marchandise ainsi arrivée à Ouagadougou a un prix très élevé. Deux problèmes se posent : vendre le produit au prix réel- c’est à dire au prix de Lomé soit 80.000F CFA plus tous les frais que j’ai supporté soit 120.000F CFA- et ne pas pouvoir l’écouler ou bien liquider le produit pour ne plus continuer le commerce.
Somme toute nous voyons que les barrières douanières font entrave à beaucoup d’initiatives. Pourquoi une marchandise déjà dédouanée dans un pays de la CEDEAO par exemple ne peut pas circuler librement dans les autres pays de la dite organisation ? Cet état de chose fait que les conditions de vie de nos populations restent toujours précaires parce que rendant impossible les petits commerces. Je voudrais ici en appeler à la conscience des décideurs des organisations africains de revoir ces points capitaux pour que l ’Afrique puisse désormais sortir de cette situation de sous développement.