Par DOUSSOH, M. K. Bruno,
L’amélioration de la sécurité alimentaire, et la protection de l’environnement sont les chapitres souvent oubliés des programmes de gouvernance en Afrique. Pourtant, c’est à ce volet que l’Institut International d’Agriculture Tropicale Bénin (IITA Bénin) a consacré l’essentiel de ses activités.
Inauguré en 1985, l’IITA Bénin s’est assigné rapidement pour objectif : l’amélioration de la sécurité alimentaire, l’éradication de la pauvreté et la protection de l’environnement pour arriver à une production durable. L’IITA est une structure à caractère régional et international qui a des antennes un peu partout en Afrique et dans le monde. Il assiste les programmes nationaux dans leurs efforts de recherches, développe des systèmes de conservation et de protection des ressources naturelles, augmente la qualité des produits alimentaires.
Pour mieux asseoir la gouvernance en matière de la gestion et de l’amélioration des ressources naturelles au Bénin, l’IITA travaille en collaboration avec de nombreux instituts nationaux de formation comme les Lycées Agricoles, les Facultés des Sciences Agronomiques des Universités du Bénin et le Collège Polytechnique Universitaire. Mais les premiers bénéficiaires des actions de l’IITA sont surtout les paysans et les petites et moyennes entreprises des villes et des campagnes. Certes, les populations ne perçoivent pas souvent le bien fondé d’un programme pour la conservation de l’environnement.
Dans son programme de développement et de sensibilisation des populations à la base sur la gouvernance écologique, l’IITA travaille avec les paysans. Avec la collaboration active de ceux-ci l’IITA a obtenu des résultats satisfaisants dans la lutte biologique contre les insectes ravageurs. Il a mis au point un traitement contre la cochenille farineuse du maïs, la cochenille farineuse de manioc etc. Il lutte efficacement contre les criquets ravageurs par la mise au point de champignons qui permettent de les contrôler. La mouche blanche et le grand capucin (ravageur du maïs en stock) sont également sous traitement.
Malgré ce bilan positif, les responsables de l’IITA Bénin estiment que de nombreux résultats restent à atteindre. Pour eux, l’effet de la lutte biologique est une action qui ne peut se mesurer que dans le temps.
Un institut pour la protection de l’environnement et l’amélioration des ressources naturelles n’est sûrement pas de trop dans la lutte engagée aujourd’hui en Afrique pour une bonne gouvernance. L’IITA Bénin et les institutions semblables ont réalisé ainsi le maillon manquant de la chaîne de la gouvernance en Afrique : l’amélioration de la sécurité alimentaire, la protection de l’environnement et l’éradication de la pauvreté. Quel champs magnifique pour une nouvelle gouvernance en Afrique.
Seulement, comme le souligne l’un de ses acteurs, l’IITA est une structure d’appui qui n’intervient que lorsqu’elle est sollicitée. Ce mode de fonctionnement est, sans doute, l’une des causes de la méconnaissance de cette structure par une grande partie des populations paysannes qui sont pourtant les premières intéressées par les programmes de l’IITA.