Par Edoh Sossa (Lomé Togo, janvier 2007)
Face à la multitude de dépotoirs sauvages dans la ville de Lomé, la mairie a eu recours à une nouvelle stratégie. Elle consiste en des contrats d’évacuation des dépotoirs intermédiaires par des entreprises privées. Dans des cas urgents et selon le coût en jeu, il arrive à la municipalité de passer des marchés de gré à gré avec des entreprises.
Ainsi, des contrats de concession ont été conclus avec des entreprises avec pour obligation d’évacuer les ordures des dépotoirs intermédiaires situés en pleins quartiers jusqu’à la décharge finale. Il s’agit d’une évacuation motorisée utilisant des camions bennes et des chargeurs. Concrètement, il s’agit de :
• vider les dépotoirs au minimum chaque semaine et chaque fois que le volume d’ordure est suffisant pour remplir un camion ;
• nettoyer les dépotoirs et remettre en tas correct les déchets restants ;
• nettoyer à chaque passage du camion les alentours des dépotoirs de tous déchets dans un rayon de cinq (05) mètres.
Parallèlement à l’opération des entreprises, la Direction des Services Technique (DST) qui est l’organe de la municipalité ayant compétence en matière de gestion des ordures ménagères, assure l’évacuation des ordures au moyen des camions et des chargeurs loués auprès des privés.
Cette méthode complète la pré-collecte dans la mesure où elle ne touche pas directement aux domiciles. Elle part des dépotoirs intermédiaires vers la décharge finale. Ces dépotoirs intermédiaires sont constitués par le produit de la pré-collecte réalisée par : la Direction des Services Techniques elle-même, les associations de pré-collecte, les ONG, les femmes et les jeunes portefaix.
Un système de contrôle pour s’assurer que les dépotoirs intermédiaires sont régulièrement évacués, que les entreprises utilisent pendant le transport des filets protecteurs d’ordures a été mis en place par la Direction des Services Techniques. Le gardiennage des dépotoirs intermédiaires et de la décharge finale a été institué. Il est important de préciser que ce système est non payant. Il est assuré gratuitement au bénéfice des populations sur le budget communal.
Au cours de la mise en œuvre du projet, il a été constaté l’irrégularité de payement de la part de la municipalité. Ceci a eu pour conséquence l’affaiblissement du système de contrôle et par voie de conséquence la dégradation de la qualité des prestations. Il est arrivé fréquemment que les ordures des dépotoirs intermédiaires débordent jusque dans les rues riveraines.
En outre, les dépotoirs déjà surchargés étaient devenus des lieux d’aisance de certains habitants sans parler du chargement des camions bennes par remuement des ordures qui engendre des incommodités pour les riverains (odeurs, fumées, insectes de tous genres, envol et éparpillement des ordures légères tels que les sacs plastiques dans les rues et concessions).
La faiblesse du système est qu’il ne génère pas de revenus pour la commune. Il est intégralement pris en compte par le budget communal. Or, on remarque que de plus en plus, les dépenses liées à l’évacuation des ordures ménagères sont en forte progression pendant que les recettes budgétaires qui lui sont traditionnellement affectées baissent d’année en année. Ces recettes sont constituées par la taxe de résidence et les subventions de l’Etat.
Cette situation met à nue, faute de partenariat technique et financier, l’incapacité de la municipalité à faire face seule à l’insalubrité dans la ville de Lomé.