Par Oumar KONE (Bamako, septembre 2007)
La Commune VI est classée comme la plus vaste et la plus peuplée des communes du District de Bamako (Mali), avec une superficie totale de 94 km2, une densité de 5,515 habitants sur une population estimée à 518.389 habitants. La communeVI, avec son taux d’accroissement de 2,9% connaît aujourd’hui une multiplication rapide des infrastructures socio-sanitaires corrélées à une production significative et de plus en plus importante de déchet biomédicaux.
Actuellement en Commune VI, on décompte 68 structures soico-sanitaires qui produisent des tonnes de déchets par an.
Cependant, il est malheureux de constater que la plupart de ces structures sanitaires ne possèdent pas un dispositif approprié de gestion des déchets qui sont produits. Ces déchets biomédicaux sont conditionnés en même temps dans les mêmes poubelles que les déchets ordinaires et acheminés dans les mêmes décharges.
Au niveau de ces décharges des personnes nécessiteuses notamment les femmes et les enfants vont récupérer des objets pour les vendre moyennant quelques revenus monétaires.
Ces récupérateurs sont ainsi exposés à toutes sortes de maladies infectieuses en l’occurrence le VIH/SIDA.
Ce faisant, l’hygiène hospitalière et la gestion des déchets biomédicaux qui constituaient depuis belle lurette, l’une des préoccupations pour les autorités du District, deviennent aujourd’hui une problématique pour la commune VI.
Et c’est par rapport à ces préoccupations que la Brigade d’hygiène locale, sur la base des résultats d’une série de réflexions a suscitées une attention particulière auprès des responsables concernés sur la prise en compte de la problématique de la gestion des déchets biomédicaux dans les processus de planification.
Il s’est agit alors d’identifier les actions prioritaires dont le but serait de palier progressivement d’une part à la production et d’autre part à la manipulation de ces déchets.
Commencée en 2005, l’initiative a permis de conduire une étude diagnostique situationnelle qui a été menée auprès de certaines formations sanitaires (publiques, communautaires et privées) et les résultats obtenu ont révélé les priorités qui suivent:
• Insuffisance de formation des acteurs intervenant dans la gestion des déchets biomédicaux (DBM;
• Insuffisance d’information de la population;
• Insuffisance d’équipements;
• Insuffisance dans la polarisation;
• Non adoption du cadre organisationnel pour la gestion des DBM;
• Insuffisance des fonds alloués à l’assainissement par la mairie.
Au regard de ces constats, les contraintes ainsi mises à jour ont permis de prendre des décisions orientées vers la priorisation d’actions allant à la satisfaction des contraintes identifiées. Une des premières fut la mise à disposition de quatre incinérateurs qui s’avèrent totalement insuffisant pour la gestion quotidienne. D’autres actions sont en études et pourront dans l’avenir contribuer à relever les défis multiples relatives aux résultats de l’étude menée.
En se limitant aux dits résultats, on en conclut que des moyens techniques nécessaires voire humains doivent faire l’objet d’une quête par les responsables communaux et les autres acteurs en vue de circonscrire graduellement les contraintes ci-dessus pour améliorer le cadre de vie de la population.
Il ressort de cette expérience, que chaque fois que les préoccupations des populations structure autour de la gestion problématique d’une situation donnée à la base, dans le cadre de la recherche de solutions, il en ressort des évolutions significatives. Partant des alternatives sont prises en compte, des initiatives génératrices de partenariat et de coopération entre les différents services techniques et financiers comme ce cas peuvent être salutaires.
Notons que La brigade d’hygiène est un service communal rattaché au Centre de santé de référence chargée de la mise en œuvre de la réglementation en matière d’hygiène. A ce titre, elle collabore avec d’autres structures impliquées qui jouent un rôle prépondérant dans le processus de gestion des déchets biomédicaux.
Rédigée par Lassana TRAORE et visée par Néné KONATE