Par Anonrin Moucharafou, Dê Gbézé AYONTINTE TOFFA IX, Roi de Porto-Novo (Porto Novo, août 2008)
Les rois, les chefs traditionnels, les vodounons, les prêtes de Fâ (oracle) et les dignitaires musulmans et catholiques constituent des légitimités non élues. La capitalisation de leurs savoirs passe nécessairement par leur inclusion institutionnelle. S’ils sont institutionnalisés, leur union sera sauvegardée dans leur diversité. Ils s’exprimeront d’une même voix. Mais pour faire régner la symbiose au sein de cette institution et aussi pour la rendre efficace il faudra créer des compartiments (les rois d’un côté, les fétichistes d’un côté, les dignitaires religieux d’un côté). Les légitimités non élues ont plus de pouvoir que celles élues parce qu’elles sont directement indexées par la tradition elle-même et elles sont obligées d’observer un certain nombre d’interdits et aussi elles sont toujours avec leur base.
Par contre celles élues ne respectent même pas celle qui les a portés au pouvoir, les oublient. Parfois, ils attendent les élections avant de commencer par descendre dans leur base. Cela est source de contradiction et de conflit. Il y a possibilité que le droit moderne et les traditions cohabitent si et seulement si chaque partie respecte ses prérogatives à titre de complémentarité. Il y a par exemple des problèmes que la tradition tranche mais que le droit moderne n’en voit même pas quelque chose. En définitive l’inclusion institutionnelle des légitimités non élues offrirait à cette dernière une bonne visibilité dans la perspective de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption.
il s’agit ici d’une collecte de paroles auprès d’un chef traditionnel (un roi) dont l’avis se résume à la nécessité d’une inclusion institutionnelle des légitimités non élues telles que les chefferies traditionnelles. mais il ne dit pas comment il voit que cela peut se faire; sinon que, s’il y a une institution à créer pour ces légitimités, il faut séparer d’un côté les chefs traditionnels (les rois) et de l’autre, les dignitaires religieux.
Bien que l’inclusion institutionnelle paraît difficile elle offre une opportunité aux légitimités non élues de s’affirmer.