Par AMONA, 'Key (août 2002)
L’expérience part du constat que l’agriculture bio pourrait constituer une opportunité d’amélioration des revenus des producteurs togolais. Malheureusement, ce type d’agriculture est mal connu aussi bien pour les producteurs que les organismes d’appui (OA).
Dans un tel contexte, INADES-F ORMATION Togo décide de s’impliquer dans cette filière en renforçant les capacités des producteurs à travers plusieurs actions, dont :
" La création d’un répertoire d’acteurs ;
" L’animation d’ateliers d’informations de sensibilisation et de formation.
L’expérience est partie du constat que l’Agri-Bio offre des opportunités d’augmentation de revenus aux producteurs togolais.
IF Togo est à l’origine de l’expérience. On y dénombre 4 catégories d’acteurs :
" Les organismes d’appui (OA) ;
" Les organisations paysannes (OP) ;
" Les producteurs ;
" Les clients.
Tous ces acteurs interviennent dans la filière avec des rôles spécifiques. Les organismes d’appui sont chargés de l’organisation et de la formation des producteurs. Les OP et les producteurs individuels organisent la production et la commercialisation. Les clients, quant à eux, achètent les produits bio.
L’expérience a commencé avec les OA et les OP. A terme, il y aura tous les acteurs.
Cette expérience de mise en réseaux des producteurs bio s’est déroulée dans trois régions du Togo (la région centrale, la région de Kara et la région des savanes), plus précisément dans les chefs-lieu de région, à savoir, Sokodé, Kara et Dapaong.
L’expérience comporte un enjeu territorial, parce que l’objectif est de mobiliser tous les producteurs au niveau national dans des réseaux locaux, régionaux, puis national.
L’étendue de l’expérience sur tout le territoire national va permettre de produire en quantité suffisante pour satisfaire la demande extérieure.
L’expérience relatée a démarré en 2000 dans le cadre d’un projet d’appui aux initiatives d’une agriculture durable de bio au Togo. Elle est prévue pour 5 ans et prend fin donc en 2004.
A travers ce projet, IF Togo cherche à mobiliser les producteurs pour mieux produire et mieux vendre. Ce projet bénéficie de conditions favorables (les initiateurs sont sensibles au domaine ; l’environnement - national et international- est favorable). L’expérience repose sur l’engagement des producteurs, la motivation des organismes d’appui et l’existence du marché extérieur.
La mise en réseaux des producteurs bio passe par :
" Identification des acteurs de leurs expériences (OA, OP) ;
" Animation d’ateliers d’information et de sensibilisation sur la mise en réseaux des acteurs bio.
On pourrait dire que la méthode est axée sur l’animation d’ateliers, la création d’un répertoire des acteurs bio, la mise en réseaux progressive des OP (local, régional, national).
Au regard de cette expérience nous pouvons affirmer que les moyens pédagogiques utilisés sont adaptés pour l’atteinte des objectifs. Par contre, les ressources financières et matérielles restent limités au niveau des OA et des OP.
Cette expérience s’est appuyée sur des réseaux d’Ong existants pour organiser le secteur bio. Elle a pris en compte l’échec du réseau national de l’agriculture écologique qui est partie du national au local.
Cela a incité le Bureau national (BN) a utilisé la démarche inverse, aller de la base vers le sommet (local, régional, national).
Cette expérience a obtenu quelques résultats. On pourrait citer la motivation des acteurs (OA, OP) à s’organiser, l’existence d’un début de structuration (élaboration de textes, l’existence d’une ébauche de répertoire des acteurs bio).
De nombreuses difficultés ont été rencontrées dans ce parcours au niveau de :
" L’insuffisance de ressources pour l’organisation des ateliers ;
" Le retrait du partenaire financier du projet ;
" Le problème de partenariat avec certains acteurs (OA notamment) ;
" La prise en charge partielle des participants à certains ateliers ;
" L’harmonisation des points de vue avec les différents partenaires ;
" La recherche de financement par IF Togo.
La mise en réseaux des producteurs a permis une organisation progressive des acteurs (local, régional, national). C’est une innovation dans le secteur. Cette expériences permet de tirer quelques enseignements, à savoir, la difficulté de la gestion commune (OA, OP, producteurs individuels et la nécessité d’unir les forces pour satisfaire la demande sur le plan quantitatif et qualitatif. On se rend compte que c’est un processus de longue haleine.
L’expérience est en cours et trop récente pour parler d’impact.
Cependant, on peut relever quelques limites que sont la difficile gestion du partenariat, la dispersion des producteurs risque de poser le problème, des aménagements, de la production, de la collecte.
Pour conclure, on dirait que si c’était à refaire, il serait préférable que les efforts soient concentrés sur un ou deux régions pour pousser l’expérience à fond.
Atelier d’Ecriture, entretien mené par Madame Koné Kadidja (Inades-Formation Côte d’Ivoire), à l’occasion d’un séminaire organisé avec Rongead, sur le thème : "Mondialisation et stratégies de développement local".