Le fonctionnement des comités de santé
Par BA, Omar (Kabakoto, 2008-7)
Le 25 avril 1972, conformément aux dispositions de la loi n° 72-25, sont créées les communautés rurales du Sénégal, dans l’optique d’une politique de décentralisation progressive, prudente, mais irréversible.
Ce processus de décentralisation aboutit en 1996 par l’adoption de la loi N° 96-07 du 22 mars 1996 qui consacre le transfert de 9 compétences par l’autorité centrale aux collectivités locales, en l’occurrence les Communauté rurales.
La santé, une des compétences transférées, présente 3 types de structures sanitaires que sont :
L’hôpital régional pour la région ;
Le centre ou district de santé pour la commune ;
Le poste de santé pour la communauté rurale (couvrant les cases de santé dans les villages).
Il est mis en place au niveau de chacune de ces structures un comité de santé composé de chefs de carrés, groupements des jeunes, organisation communautaire de base (OCB), groupement de promotion féminine (GPF) avec un bureau élu. Ces comités ont pour rôle :
d’assurer l’équipement et la logistique des structures ;
de mettre en place des supports comptables nécessaires ;
de recruter des vendeurs de tickets et de dépositaires de médicaments ;
de décider sur les cas sociaux ;
de surveiller la gestion des structures ;
d’informer les populations sur le fonctionnement des structures (au moins 2 fois par an) ;
d’informer le médecin chef du district, le Président du Conseil Rural et autres partenaires au développement de la situation sanitaire dans la communauté rurale.
C’est cette même loi 96-07 du 22 mars 1996 qui a institué au niveau de chaque structure de santé un comité de gestion de santé composé du Maire, du Président du Conseil Rural, du représentant des élus, du Président Comité de Santé, du trésorier du comité de santé et de l’Infirmier Chef de Poste. Ce comité délibère sur les projets de budget, les comptes, le fonctionnement, les travaux de réparation et les activités sociales des structures.
Mais, depuis l’entrée en vigueur de ladite loi et malgré toutes les mesures pratiques prises par l’Etat, le fonctionnement de certaines structures marchent à pas de caméléon avec son cortège de divergences. Ce dysfonctionnement semble être dû :
au choix des membres dans la composition des bureaux des comités de gestion (ou le comité de santé est plus représenté ; ce qui entraîne un manque de transparence dans la gestion des finances des comités de santé) ;
au déficit d’implication des populations dans le fonctionnement de ces structures bien qu’étant les leurs ;
la marginalisation des couches vulnérables (femmes et jeunes) dans certains comités (cases et postes de santé) dans les bureaux ;
au mode de renouvellement des comités de santé, souvent trop tardif avec pour conséquence le dépassement extrême de la durée légale.
Vu ce qui précède et qu’il est loisible de vérifier dans bon nombre de localités (communautés rurales), je pense qu’il faut impérativement :
renouveler les comités de santé dans la plus stricte démocratie en mettant l’accent sur les compétences ;
bien revoir les différentes composantes des bureaux et éviter la marginalisation ;
assurer une très bonne formation sur les rôles et responsabilités des comités pour une bonne cohabitation et une formation en gestion pour travailler dans la transparence et la concertation ;
faire ou tenir des ateliers de sensibilisation pour impliquer les populations dans le fonctionnement des structures qui sont les leurs.
Au regard de toutes ces lacunes constatées çà et là, si un accent particulier est mis sur ces propositions de redressement, il est permis d’enregistrer dans un avenir proche une avancée significative dans le fonctionnement de nos structures sanitaires.