Le Conseil nationale de Concertation et de coopération des ruraux: un partenaire incontournable de l’état sénégalais

En Afrique de manière générale et particulièrement au Sénégal, le pouvoir politique et l’administration ont toujours décidé en lieu et place des ruraux sur des problèmes qui pourtant les engagent directement. C’est pourquoi, la plupart des projets engagés dans ces conditions ont toujours été voués d’avance à l’échec, faute d’une implication sérieuse des principaux concernés c’est-à-dire les petits producteurs et les paysans.

Dans ce contexte, le CNCR qui regroupe en son sein les petites producteurs, les organisations paysannes,.et les coopératives a mis sur pied une stratégie efficace digne d’un syndicat et a fini par attiré l’attention des autorités politiques sénégalaises.

En effet, depuis 1993, année de sa création à la suite d’une longue réflexion avec tous les acteurs de développement sur l’ avenir du paysan Sénégalais. Le CNCR s’est constitué d’une part, pour faire la promotion de l’exploitation paysanne familiale à travers le développement de l’agriculture paysanne ou familiale qui assure l’épanouissement socio-économique des petits producteurs ,et des exploitations familiales.

 

D’autre part, le conseil a pour finalité de cultiver la promotion de la concertation et la coopération entre les membres. Il veut aussi encourager le partenariat entre l’Etat et les autres acteurs de développement publics et privés. Favoriser l’émergence et le développement d’une plate-forme de concertation avec d’autres organisations similaires au niveau de la sous-région Afrique de l’Ouest.

 

Pour mener sa lutte, le CNCR a mis sur pied une politique basée sur la mobilisation de ses membres .Pour le faire, les dirigeants du conseil ont commencé par faire le diagnostic des forces et des faiblesses de l’organisation. Par la suite, un accent a été mis sur la culture de l’entente mutuelle et l’amour au sein de la structure ceci ,afin de permettre aux membres de mieux se connaître et de mieux appréhender les objectifs de l’organisation. Tout cela s’est réalisé dans des cadres de réflexion dont le plus important a eu lieu en 1994 et a regroupé autour d’une table ; les paysans, les éleveurs, les coopératives, les fonctionnaires et les représentants de l’administration sénégalaise. En prenant en charge toute la démarche avec des moyens produits par les différentes composantes paysannes .du conseil, le CNCR voulait maîtriser tout le processus du début à la fin.

 

Après cet atelier, le CNCR a fait des propositions à l’Etat sous un ton menaçant et a demandé la mise en place d ’une véritable politique de relance de l’agriculture au Sénégal . Mais en retour ,l’Etat a plutôt cherché à diviser le mouvement. Qui, pour faire face aux intentions déstabilisatrices de l’Etat, a engagé une vaste campagne d’explication et d’interpellation de ses membres. Notamment en expliquant à tous et surtout aux fonctionnaires qui exprimaient une certaine crainte vis à vis du CNCR le but et les objectifs de leur action. Il a également mobiliser les médias nationaux et internationaux pour des conférences de presse, et dans cette stratégie basée essentiellement sur l’interpellation, l’anticipation , les propositions et les solutions, le CNCR a fini par accrocher et influencé l’appareil étatique. Après deux audiences chez le premier Ministre et chez le président De la République ABDOULAYE WADE juste avant le dernier sommet sur le financement du NEPAD(le nouveau partenariat économique pour le développement de l’Afrique) tenu à Dakar. Il s’agit en effet d’un sommet qui devait regrouper certains chefs d’Etats africains, les bailleurs de fonds publics et privés pour trouver les moyens de financement du NEPAD .Le NEPAD est un grand projet mis sur pied par les chefs d’Etats africains pour le développement du continent. Et depuis cette période, le CNCR est désormais considéré comme un partenaire incontournable par les pouvoirs publics sénégalais qui l’associe dorénavant à toutes les prises de décision.

Commentaires

Cette expérience menée par le CNCR au Sénégal est un bel exemple de réussite qui pourrait inspirer d’autres organisations rurales ou non qui connaissent des problèmes de marginalisation.Il me semble que la force et l’efficacité d’un groupe tel que le CNCR au Sénégal repose sur certains facteurs comme le dialogue, la solidarité l’engagement et la détermination .

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