Par Atanase EDOH (Lomé, avril 2009)
Depuis plusieurs années, l’enlèvement des ordures ménagères dans la ville de Lomé a toujours été assuré sur la base d’un contrat de services conclu entre la commune de Lomé et la Société Togolaise d’Enlèvement des Ordures Ménagères et d’Assainissement (SOTOEMA), une entreprise privée.
A la suite de la résiliation de ce contrat, la soet d’Assainissement à Lomé (SOTOEMA), une entreprise privée était chargée de l’enlèvement des ordures ménagères à Lomé.
Aujourd’hui, la ville de Lomé a pris des dimensions énormes. La population de la ville n’est plus celle des années 1980. Un togolais sur trois habite à Lomé. Dans ces conditions, avec la crise socio-économique qu’a connue le pays sur fond de suspension de la coopération, l’Etat se trouve affaibli pendant que les besoins des populations s’accroissent. Le budget communal et la subvention de l’Eta ne suffisent plus à la municipalité pour faire face à la situation. C’est d’ailleurs la raison de l’apparition des associations de pré-collecte des ordures ménagères. Mais le service rendu par ces associations n’est pas gratuit. Les populations doivent payer et c’est là le problème.
Après environ quinze (15) années d’expérience de collecte d’ordures ménagères de porte à porte à Lomé par les associations de ramassage d’ordures ménagères, on arrive à la conclusion que l’une des raisons majeures qui handicapent le bon déroulement des activités dans le domaine reste l’aspect financier.
En effet jusqu’à ce jour, les populations de Lomé conçoivent mal le fait de payer une redevance mensuelle pour la collecte des déchets dans leur maison. Lorsque les agents de propreté passent pour vider les poubelles, les populations sont contentes et les félicitent. Mais une fois que la fin du mois arrive et que les agents de recouvrement font le tour pour percevoir les redevances mensuelles, il y a problème. Les populations renfrognent la mine comme si elles avaient du dédain pour les agents.
Ce comportement se rencontre surtout chez les femmes ménagères, ces mamans ayant un niveau d’alphabétisation très faible et qui n’ont aucune motivation à payer leur redevance de ramassage d’ordures. Souvent elles ne payent qu’après au moins le troisième va-et-vient de l’agent de recouvrement. Quand on leur demande pourquoi elles ne veulent pas payer, elles répondent : « Doit-on payer pour les ordures aussi ? » Ou bien : « On n’a jamais vu ça dans ce pays». Par contre, les mêmes ménages payent pour les services de vidange de leurs puisards.
n très faible et qui n’ont aucune motivation à payer leur redevance de ramassage d’ordures. Souvent elles ne payent qu’après au moins le troisième va-et-vient de l’agent de recouvrement. Quand on leur demande pourquoi elles ne veulent pas payer, elles répondent : « Doit-on payer pour les ordures aussi ? » Ou bien : « On n’a jamais vu ça dans ce pays». Par contre, les mêmes ménages payent pour les services de vidange de leurs puisards.
On s’aperçoit que le concept de « pollueur-payeur » n’a pas prise sur les habitants de Lomé. Ce qui en réalité manque à ces habitants est l’information et l’éducation pour un changement de mentalité et de comportement. Ils doivent savoir que le ramassage d’ordures ménagères est un service onéreux au même titre que le service de vidange. Ou alors, la municipalité doit trouver un mécanisme qui lui permet de financer la gestion des ordures ménagères. La coopération avec le secteur public et le secteur privé pourrait être une piste à explorer.
res. La coopération avec le secteur public et le secteur privé pourrait être une piste à explorer.