La commune de Lomé à la recherche d’espace de décharge pour déchets liquides
Par Edoh Sossa (Lomé, avril 2009)
Depuis les années 1960, l’enlèvement des déchets liquides (matières fécales et urines) à Lomé, capitale du Togo ,pays situé en Afrique de l’ouest entre le 6e e l1e degré de latitude nord, était assuré par des travailleurs étrangers. Les travailleurs exécutaient leurs tâches au moyen d’un sot et d’un balai artisanal, déversaient les matières fécales dans la lagune de la ville. Visiblement, cette pratique n’est pas conforme aux normes d’hygiène. A l’époque, la ville était de taille moyenne avec une démographie maîtrisable.
Devenu après le principal centre industriel et commercial du pays, la ville a commencé à attirer les togolais de toutes les régions du pays et même de nombreux ressortissants de la sous-région qui s’y installent pour leurs activités. A partir de ce moment le problème des déchets liquides devient de plus en plus délicat. Les déchets liquides deviennent source d’embarras sérieux pour les autorités municipales. Que faire pour mieux gérer la question en préservant l’environnement et la santé des populations ?
C’est en réponse à cette préoccupation qu’au cours des années 1980, il a été initié l’enlèvement de ces matières par des camions vidangeurs qui ont remplacé les hommes. Le travail ne se fait plus au sot et au balai. Un tuyau aspire les matières qui sont déposées dans le réservoir du camion. Il faut le reconnaitre, en vidant leur contenu sur des sites lointains et dans des champs, ces camions ont rendu possible l’assainissement du milieu ambiant.
Mais le problème c’est que la ville a continué de s’étendre, limitant ainsi les espaces qui constituaient jusqu’ici des décharges pour ces camions. Alors commence une course à la recherche d’espace de décharge. Les populations s’opposent à ce que les matières soient déchargées prêt de leurs habitations. Ce qui était autrefois un champ ou un terrain vague est devenu aujourd’hui un environnement immédiat d’une famille.
Aujourd’hui, dans la commune de Lomé, la situation est claire ; il n’y a pas de site pour les camions vidangeurs. Une décharge provisoire a été créée à Zanguéra à l’Ouest de la ville de Lomé. Mais là aussi, les populations ont commencé à se plaindre des nuisances et même à protester.
Quelle sera la décharge prochaine ? Jusqu’où un camion pourra aller pour déverser son contenu ? S’il doit parcourir une longue distance, le coût de la vidange ne risque-t-il pas d’être trop élevé pour des populations vivant en dessous du seuil de pauvreté ? Rappelons qu’au jour d’aujourd’hui, à Lomé, la vidange par un camion d’un cubage de 7m3 coûte 15.000F CFA à 17.000F CFA et 25.000F CFA pour un camion d’un cubage de 10m3. Même à ce prix, il y a des concessions qui attendent la pluie pour vider leurs puisards dans la rue.
L’expérience laisse apparaître un défi lié à l’espace disponible dans la commune de Lomé devant servir de décharge pour les déchets liquides qui deviennent encombrants. La solution pourrait venir du recyclage de ces matières. Le vrai problème des déchets liquide est l’odeur qu’ils dégagent même quand ils peuvent servir d’engrais pour les paysans.