Bobo-Dioulasso, septembre 2008
Le collectif des Associations et Mouvements de la jeunesse des Hauts Bassins (CAMJHB) est une association d’associations. Il réunit en son sein de 140 associations membres et est dotée d’une personnalité morale. Le CAMJHB se veut une association faîtière des mouvements et associations de jeunesse de la région et fédératrice de différentes initiatives d’intérêt public. Créé depuis 1994, son bureau exécutif est constitué de 6 membres et à son siège à l’espace jeunesse Dafra (Bobo-Dioulasso).
Le collectif a pour rôle de faire du lobbying, des plaidoyers en faveur de la prise en compte de la jeunesse dans les politiques publiques locales. Il a pour mission également d’accompagner les mouvements de jeunesse dans leurs quêtes de mieux être pour leurs membres et pour la communauté toute entière. Il s’agit donc de fédérer les aspirations de la jeunesse et de les canaliser vers des institutions et partenaires susceptibles de les appuyer selon leur domaine d’intervention.
Le Collectif entretient de bons rapports avec les autorités administratives. Mais ces rapports restent informels et doivent être consolidés et mieux structurés pour permettre la pleine et entière participation des jeunes aux efforts de développement locales. Jusque-là, les autorités affirment leur volonté de les appuyer. Mais dans les faits, la traduction de cette volonté en actes concret se fait toujours attendre. Par exemple, le collectif a initié un plan d’action, essentiellement orienté sur le renforcement des capacités de ses membres sur une dizaine d’année. Ce programme visait a permettre aux jeunes de se former et s’outiller suffisamment pour pouvoir mieux s’insérer dans la vie socioprofessionnelle.
Au regard du budget du programme qui est de 450 millions de F CFA sur dix ans, ils ont été taxés d’irréalistes par certaines autorités.
Les organisations de jeunes, membres du collectif, estiment plutôt que les autorités locales manquent d’initiative et sont incapables d’accompagner leurs bonnes initiatives. Ils dénoncent l’incompétence des autorités communales et leurs incapacités à porter leurs aspirations en particulier et celles des populations de la région en général.
Pour eux, le problème des autorités, c’est de vouloir s’accaparer des idées et initiatives des jeunes à des fins politiques, sans les aider vraiment. les autorités veulent une main mise sur le collectif pour le manipuler à leur gré. Toute chose qui est contraire à la charte du collectif qui se veut apolitique indépendante des courants politiques.
Le collectif en lui-même est un cadre de cohabitation pour des associations de natures, de typologies et d’envergures différentes. Il est ouvert à toute association de jeunes désireuse de partager ses expériences, son savoir-faire, bref son potentiel avec les autres. Il capitalise ainsi plusieurs expériences dans des domaines variés. A ce titre, il constitue une force incontournable qui intéresse et inquiète à la fois le politique qui préfère l’avoir comme allié.
Le collectif jouit d’une légitimité certaine et reconnue par les autres organisations de la société civile qui l’associent à leurs activités. Il y a donc des relations avec toutes les associations non membres et la société civile locale et nationale.
Pour créer d’une seine cohabitation des légitimités dans la Région, le collectif souhaite l’instauration d’un cadre de dialogue où se mènent des débats francs et sans tabou, sans langue de bois sur les réalités de la régions, les aspirations des populations, notamment des jeunes. De tels espaces pourraient contribuer réconcilier les autorités locales avec leurs citoyens et légitimer les initiatives de développement par la participation de tous et le contrôle citoyen de l’action publique.
Dans le même sens, les autorités nationales, notamment le ministère de le jeunesse et de l’emploi devraient apporter des appuis institutionnels aux mouvements fédérateurs des jeunes pour leur permettre de mieux former leurs militants pour assurer la relève. Les jeunes qu’il faut donc des changements structurels avec les hommes qu’il faut à la place qu’il faut.
Selon le Président du Collectif, les jeunes sont en lutte permanente pour la survie de leur mouvement du fait des velléités de récupération politique.