Par KOUAME, Franck Olivier
Les services sociaux en Afrique sont un domaine à la fois fondamental et complexe dans la mise en place des mécanismes d'autogestion.
En ce qui concerne le pallier de l'éducation, beaucoup d'efforts sont faits par l'Etat camerounais afin que les collectivités locales, les populations et même les acteurs non-gouvernementaux s'y impliquent profondément pour une meilleur dynamique sociale.
On choisira de parler particulièrement des associations des parents d'élèves (APE) qui ont connu une éclosion et une montée en puissance considérable. Elles complètent l'action de l'Etat par la fourniture du matériel didactique, l'achat des tables-bancs, la refection des bâtiments vétustes voire la construction de certains établissements (exemple : la province du Noun au Cameroun avec l'école des parents). Mais, depuis une certaine période, les A.P.E. sont en déclin.
D'abord, parce que l'Etat, à travers ses services déconcentrés, a permis aux chefs des établissements scolaires, d'intervenir dans la gestion financière des A.P.E. Cette immixion politico-administrative a ralenti les acteurs et la bonne volonté des parents d'élèves à cause des luttes intestines et les trafics d'influence de la part des autorités. Ces parents n'ont certainement pas apprécié cette attitude de l'Etat qui les met sous surveillance . OR ces chefs d'établissements ne sont pas exempts de tout soupçon quand on sait que les côtisations émanent des parents d'élèves eux-mêmes.
Ensuite, les dernières dispositions du MINEDUC sur les frais d'inscriptions et d'A.P.E. n'ont pas favorisé les choses. D'une interprétation à une autre, on peut considérer les frais d'A.P.E. comme facultatives, ce qui explique ce contentieux entre un proviseur de lycée et un de ses enseignants qui, sur la base des nouveaux textes, a refus2 de verser les frais d'A.P.E. pour le compte de ses enfants. Un contentieux qui a conduit, sur rapport du proviseur, à la suspension du salaire du dit enseignant.
Il faut noter ici que l'Etat a freiné la montée en régime des A.P.E. en permettant à ces autorités décontrées de veiller au fonctionnement surtout financier de la dite structure, avec tout ce que cela comporte comme déviations, dérives et abus de pouvoir ou d'autorité.
En plus, les nouveaux textes sur l'éducation et les A.P.E. sont sujets à interptétations diverses d'où les malentendus.
Tout ceci constitue un frein au processus de décentralisation qui est pourtant incontournable dans le domaine de l'éducation.
Le processus de décentralisation au niveau des services sociaux tels que celui de l'éducation connaît de serieux problèmes actuellement à cause des prises de positions parfois ambiguïes de l'Etat qui tarde encore à sortir la loi sur la décentralisation.
De l'ingérence des autorités administratives dans la gestion financière des A.P.E. à l'élaboration des textes diversement interprétés. Tout ceci constitue une dépréciation des services sociaux.