Le cas typique du poste de Ngayène
Par DIALLO, Bassirou (Ngayène, juillet 2009)
Ngayène est un chef-lieu de la communauté rurale portant le même nom, situé dans l’arrondissement de Médina Sabakh. Il abrite un poste de santé qui polarise au moins 23 villages, soit une population de quelque 20 000 âmes. Vu la modicité des moyens du reste en inadéquation avec les modalités de la compétence transférée (ici, la santé) à la communauté rurale, ce poste de santé est confronté à un problème de non- fréquentation de la population essentiellement due :
• à un manque chronique de sage- femme ;
• à une formation trop accélérée des matrones et des acteurs (Agent de Santé Communutaire) ;
• à l’inexistence d’une salle d’hospitalisation ;
• à l’étroitesse de la salle d’attente.
Il est évident que les patient(e)s s’en détournent au profit des postes de santé situés ailleurs, quand bien même ils (elles) seraient obligé(e)s de mettre la main à la poche pour leurs déplacements. Ce qui ne fait qu’aggraver le difficile accès des acteurs ruraux aux consultations et aux soins primaires. Si l’on n’y prend garde, la structure sanitaire disparaîtra d’elle-même, faute de patients et de moyens financiers pour désintéresser les agents communautaires recrutés.
Comme solution alternative, l’Etat devrait prendre en charge les sages - femmes ayant terminé leur formation en les orientant vers ce genre de postes de santé, car les collectivités locales n’ont pas vocation à s’acquitter de l’indemnisation des sages- femmes. Le comité de santé devrait se garder de recruter un nombre pléthorique de matrones et d’agents et ce, dans le but d’améliorer les recettes du poste de santé. Il convient enfin de souligner que beaucoup de femmes souhaiteraient se faire consulter par une sage - femme en lieu et place d’un infirmier, fût-il compétent.
Une fois ces conditions remplies, il faudra s’atteler à transformer certaines cases de santé comme celles de Diama Moussa et de Darou Mbapp, qui se trouvent assez éloignées de Ngayène, en postes de santé fonctionnels.