Les micro-crédits sortent-ils vraiment leurs bénéficiaires de leur état de pauvreté ?
Par Arlette MANIZI NIKA P
La Micro finance est devenue depuis quelques années la panacée en matière de lutte contre la pauvreté dans les pays d’Afrique et plus particulièrement en Afrique subsaharienne dont le Togo. Ainsi tout le monde est devenu spécialiste en micro finance et à tout coin de vue, on ne compte plus que des " entreprises de micro- crédits " qui se passent pour des ONG ou coopératives ou encore mutuelles d’épargne et de crédit.
Mais tout crédit suppose un remboursement ; et allez voir quel est le taux de remboursement au niveau de ces "entreprises de miro-crédits". Elles en sont arrivées à se convaincre que la faiblesse de ce taux est dû à la mauvaise gestion par les femmes, des crédits octroyés ; alors il faut leur apprendre les nouvelles techniques de gestion. Et pourtant les " nana binz ", nos grand mères ont dans les années 60, 70 et 80 gérer des milliards dans ce pays et ce, sans, avoir mise pied à l’école et moins encore savoir tracer un compte d’exploitation. Comment voulez- vous qu’une femme avec 10 000 F CFA de crédit en main, aille développer une activité génératrice de revenus pendant que ces enfants meurent de faim ou sont renvoyés de l’école pour non paiement des frais de scolarité, ou encore pendant que son enfant meurt d’un paludisme, faute de 2 000 CFA pour lui payer les soins nécessaires. Vous convenez avec moi que ces micro-crédits sont simplement destinés à la consommation familiale. Après c’est pour traîner ces femmes, à la police ou à la gendarmerie pour non remboursement de crédit Pauvres femmes. Et quand tel n’est pas le cas, ce sont les promoteurs qui disparaissent avec les petites épargnes constituées par ces femmes. Vous me direz certainement qu’il y a des entreprises de micro- crédits que se portent bien. C’est simplement parce qu’elles sont soutenues par de fortes subventions venant de l’extérieur ; et parfois aussi quand les crédits sont convertis en intrants et accordés à des groupements de paysans ,le remboursement est effectif si et seulement si ces derniers sont suivis dans la commercialisation de leurs produits ; ce qui n’est pas toujours le cas. Il faut certes lutter contre la pauvreté. Mais c’est peut-être pas par là qu’il faut commencer ; nos priorités sont ailleurs.
on ne peut pas, le ventre vide ou avec un enfant malade au dos, utiliser de l’argent, d’où qu’il vienne pour mener une activité génératrice de revenus.