Par définition, les armes légères sont des armes qui causent d’importants dégâts et qu’on peut facilement transporter ou transférer d’un endroit à un autre.
De nos jours elles sont nombreuses dans la circulation en ville comme en campagne et font l’objet de véritables convoitises par les populations qui s’en approvisionnement au mépris et en violation des dispositions législatives, et réglementaires en vigueur et à peu de frais.
La circulation illicite des armes légères attire les conflits en les aggravant. Parfois il s’agit de vieux conflits et litiges séculaires entre des communautés pour diverses raisons : la gestion du foncier, l’injustice sociale, la répartition et la gestion des ressources naturelles du terroir, les effets de la mutation d’une société traditionnelle en une société moderne de gestion transparente, l’inobservation des droits de la personne, la grande criminalité.
Face à ces raisons non exhaustives, qui expliqueraient la survenance des conflits, l’on doit ajouter qu’elles créent le lit de la circulation illicite des armes légères. Le Mali n’est pas épargné par ce fléau sans doute à cause de sa situation géographique faisant en sorte que le ravitaillement en armes légères et en munitions devienne facile et même se fait à bon marché échappent à beaucoup de contrôle parce qu’opèrent dans le secteur des trafiquants bien rompus, avisés, sans scrupules et sans foi ni loi.
En réaction à cet état de fait, le FOMADDH a inscrit dans ses objectifs la lutte contre la circulation illicite des armes légères à travers un projet intitulé " campagne de plaidoyer contre les conflits et la prolifération des armes légères " sur appui de l’ONG OXFAM-GB. La région de Mopti était la zone d’intervention. Le projet consistait à sensibiliser et former les coopératives d’agriculteurs, d’éleveurs et de pêcheurs ainsi que les fabricants traditionnels de fusils et à la lutte contre la circulation illicite des armes légères.
Ce projet a permis d’atteindre les résultats suivants :
un (1) guide du formateur a été réalisé ;
seize (16) formateurs ont été formés en plaidoyer sur la prévention des conflits et la lutte contre la circulation illicite des armes légères ;
vingt quatre (24) coopératives d’agriculteurs, d’éleveurs, de pêcheurs et de fabricants traditionnels de fusils ont été sensibilisés et formés à la prévention des conflits et à la lutte contre la circulation illicite des armes légères ;
une (1) campagne médiatique est réalisée à la télévision nationale et dans les radios de proximité pour davantage informer et sensibiliser les populations sur la problématique de la prévention des conflits et la nécessité de lutter contre la circulation illicite des armes légères ;
un (1) système de contrôle du flux des armes légères est en voie d’instauration par les communautés.
Le projet a permis au FOMADDH d’être mieux documenté sur la problématique de la prévention des conflits et la lutte contre la circulation illicite des armes légères en lui permettant de contribuer aux efforts de lutte menés au niveau national par la Commission Nationale de Lutte contre la Profilération des Armes Légères.
Au cours de l’année 2003, le FOMADDH oeuvrera à la consolidation des acquis par le suivi et la publication des résultats de la campagne de plaidoyer menée en 2002.