Pour une véritable démocratie
Par T Frederic YAMEOGO (Ouagadougou, novembre 2017)
Créer à l’origine pour s’opposer à la modification de l’article 37 en juin 2013, le CAR était dénommé le collectif anti referendum qui était un collectif d’organisation recensé dans les arrondissements et qui devait travailler pour faire ombrage aux velléités de modification de l’article 37. Selon son président Hervé Ouattara, le CAR (Citoyens Africains Pour la Renaissance) a travaillé à ses début à installer des sentinelles par secteur et c’était environ 100 sentinelles par secteur et comme il y’a 55 secteurs, l’organisation comptait environ 5500 jeunes.
Après la chute de Blaise Compaoré, le résultat est atteint, souligne Hervé Ouattara et c’est ainsi, qu’il a été trouvé nécessaire de modifier la donne. En effet il y’a eu des acquis qui avaient été engrangés à travers cette lutte et il fallait surtout changer de dénomination. C’est pourquoi le Collectif Anti Referendum est devenu Citoyens Africains Pour la Renaissance. Pour le président, cette nouvelle configuration du CAR fait de la promotion d’un autre type de citoyen africain son cheval de bataille. Ainsi la structure milite désormais pour un citoyen soucieux du développement de son pays, l’intégration des peuples, l’encrage de la démocratie, le renforcement des institutions.
La question de l’Union Africaine et du severisme économique retient aussi l’attention de la structure. Selon Hervé Ouattara, le CAR se veut aujourd’hui une organisation panafricaine avec des antennes dans la sous-région.
Il ressort également que le CAR a un congrès et entre deux congres il y’a la conférence nationale. Aussi il y’a le bureau national qui fait office de bureau international. Par ailleurs l’organisation fonctionne sur la base d’un plan d’action triennal mais actuellement, confie le président, elle a un vrai souci de financement car même s’il y a des choses qui sont atteints et il y’a aussi d’autres qui ne sont pas atteint. Mais ce qui est important, relève- t-il, il y’a des activités annuelles que l’organisation mène sur la gouvernance, sur les différentes notions de démocratie et sur le franc CFA. Comme exemple d’activité déjà réalisée, le président mentionnera l’état actuel de la gouvernance qui a été réalisée à Bobo ainsi que l’évaluation réel des risques de violence dans notre pays.
Aussi, il a été organisé une caravane lors des élections de 2015 qui a fait le tour du Burkina pour sensibiliser les burkinabé à considérer sérieusement ces élections et aussi s’impliquer dans l’organisation afin d’éviter toute sorte de violences post-électorale ou même préélectorale. Maintenant, en termes d’impact, le président reconnait aujourd’hui que la société civile burkinabé est assez ancrée. Selon lui, toutes les activités réalisées par les OSC est ressenti d’une manière ou d’une autre, parce qu’elles sont dans la société. Puis il relèvera que de 2014 à aujourd’hui, la société civile n’a jamais été aussi critique en terme de gouvernance.LA réaction des osc ont amené nos dirigeants actuels à reconsidérer beaucoup de choses. soutient Hervé Ouattara. Concernant la question du réseautage, il est ressorti que le CAR est en réseau avec beaucoup d’osc dont l’urgence panafricaniste qui est une structure internationale dirigé par Kemi Seba. A l’intérieur, soutient le président, le car est en réseau avec le PANACOM, le CADRE, la génération Kemi Seba etc. Selon lui, le CAR a souvent des alliances souvent avec d’autres organisations comme le Balai Citoyen sur des questions bien précises. Pour la connaissance des textes régissant les OSC au Burkina, Hervé Ouattara nous confie être l’un des artisans de la modification de loi 10ADP. Il dit également que la nouvelle loi limite le domaine des osc au rôle d’éveil et non des questions politiques d’où les griefs soulevés par le patron du CAR. Selon lui, le champ politique est aujourd’hui très vaste. Tant que la veille citoyenne va s’intéresser politique, tant que les critiques des organisations de la société civile va concerner les décisions politique, les personnalités politique, il faut reconnaitre que nous réagissons de façon politique aux questions politiques burkinabé qui d’une manière ou d’une autre aura un impact sur la vie des citoyens. A quelque part nous faisons de la politique, seulement nous n’avons d’ambition d’aller à des postes politiques. Soutient le président. Aussi dénonce-t-il le fait que tant que les militants d’OSC ne seront pas politiquement formés, ils seront des ignorants. Pour lui cette culture politique est nécessaire pour avoir un nouveau type de citoyen réel qui sait non seulement comment sa société fonctionne mais aussi connait les enjeux. Il ressort également que le CAR a des liens de travail avec les pouvoir publics. Selon son président, ce sont des partenaires avec lesquels il faut travailler pour changer les choses.
Tant qu’il y’a des problèmes de gouvernance, il est important d’avoir des interlocuteurs avec qui échanger pour faire changer les choses. En effet poursuit-il, les OSC ne doivent seulement pas sortir critiquer, mais elles peuvent faire des propositions à l’endroit de ces pouvoirs publics. Régulièrement le CAR collaborent avec les pouvoirs publics qui font le même travail et visent les mêmes objectifs que l’organisation. Quant aux partenaires techniques et financiers, le président confie que son organisation a surtout des relations avec des partenaires techniques. En ce qui concerne les partenaires financiers, la collaboration se fait de façon ponctuelle. Mais le président confie que CAR a eu beaucoup de chances avec l’ambassade des USA. L’organisation a eu aussi des échanges avec DIAKONIA.
Pour le président, tant qu’une politique peut être en déphasage avec les aspirations du peuple, tant qu’il s’agit d’une politique de pillage du pouvoir politique, l’organisation de la société civile doit s’opposer. Tout comme une organisation de la société civile doit accompagner une dynamique qui peut avoir un impact sur la vie de population. Pour lui, les organisations de la société civile doivent être en mesure de faire la promotion des efforts consentis par le gouvernement dans un domaine donné. Quand on veut critiquer, il faut critiquer et dans le bons sens. Insiste-t-il.
Par ailleurs le président soutient qu’aujourd’hui, dire qu’une OSC n’a pas de partenaire politique, c’est tout faux. Les partis politiques ne sont pas forcément des ennemis .Ce sont des partenaires des OSC. C’est pourquoi il ressort qu’à un moment donné, les OSC doivent être en mesure de faire la part des choses pour ne pas outrepasser nos limites. Selon toujours ses dires, ce partenariat aura un sens dans la mesure où les OSC doivent pouvoir interpeller le politique sur ses engagements et ses promesses à l’endroit du peuple. Notre rôle de veille c’est à l’endroit de ceux qui nous gèrent. précise-t-il. A la question de savoir si les leaders du CAR sont engagés dans un parti politique, le patron du CAR répondra qu’à un moment donné, l’organisation avait fait cette bêtise qui a été très vite recadré par le congrès de 2015. Selon lui, il y’avait une confusion de rôle car il y’avait des gens qui occupait des postes politiques et des responsabilités au sein de l’organisation. Ainsi les textes du CAR ont été revu en 2015 et aucune personne aujourd’hui ne peut appartenir à la direction du mouvement CAR et avoir une casquette politique. Ill ressort par ailleurs de l’analyse du président sur la situation actuelle des OSC du Burkina que malgré cette floraison d’OSC qu’il assimile aujourd’hui a un champ de maïs, il soutient que cela concourt à l’animation de la vie politique et également à l’animation de la vie de la jeunesse. Selon lui, Cela témoigne d’une vivacité de notre démocratie. Par contre déplore-t-il malheureusement l’existence de beaucoup d’OSC créés pour des desseins politiques ou qui sont des sous-mains de partis politiques. Quelque part aujourd’hui la guerre des partis politique est faite par les OSC interposé qui sont des milices créés par des partis politiques pour atteindre des objectifs bien déterminés. Pour lui, Des OSC se créent parce que beaucoup de personnes pensent que c’est la voie par laquelle il faut passer pour avoir leur pitance .Selon le président, cette situation est vraiment malheureux pour une jeunesse qui n’a pas compris son rôle historique dans ce qui se passe, une jeunesse qui n’a pas encore compris que cette énergie que nous avons doit être capitalisé .Pour le premier responsable du CAR, il est plus ’important aujourd’hui que cette génération s’assume, qu’elle fasse preuve de responsabilité pour relever les défis qui sont les leurs. Pour cela,
Il faut que les ainés comprennent qu’elle a besoin de s’essayer, qu’elle besoin aussi de créer son chemin , qu’elle veut être présents sur les grands chantiers de développement, sur les différents programmes de notre pays et également de prendre position, de se savoir important, que cette génération a surtout besoin de diriger les choses parce que quand les ainés avaient leur âge, ils étaient déjà au perchoir. Mais selon le président, cette reconsidération ne s’obtiendra que par la lutte. Ainsi si la jeunesse choisi de monnayer ses convictions, c’est le signe qu’elle n’a pas encore pris conscience de l’avènement d’une nouvelle démocratie. Pour terminer, Hervé Ouattara a fait des propositions qui si elles sont mis en œuvre contribuera à rendre la société civile responsable et efficace. Ce sont d’une part, un regroupement réel et d’avantage d’encadrement de la société civile pour qu’elle puisse connaitre réellement ses rôles dans une société nouvelle, qu’elle sache également comment se déployer sur le terrain et comment participer à la vie de la société .D’autre part, il faut aussi non seulement un financement de la société parce que tant qu’elle ne sera pas financer, elles feront recours à des individus pour financer leur activité et cela est dangereux ,mais aussi arrêter le financement des OSC par copinage.