Au nom de la solidarité corporatiste, des transporteurs clandestins s’organisent pour défendre leur métier face à la concurrence et aux rackets opérés par les forces de police
Par ZAMBO, Atangana, FUMTIM, Joseph
En raison de grandes difficultés de transport urbain dans les villes camerounaises, la présence des transporteurs clandestins a peu à peu cessé d’être un phénomène marginal aux yeux du citadin camerounais. Ce type de transport au départ était l’ouvre des propriétaires de voitures à usage personnelle qui, du fait de la montée progressive du prix du carburant et surtout de la baisse drastique des salaires, étaient obligés de faire de temps en temps une incursion dans le transport en commun pour " arrondir leur fin du mois ", disent-ils. Il faudrait rappeler que leur clandestinité est à chercher dans leur refus de se conformer à la réglementation régissant le transport en commun dans les villes camerounaises. Cette réglementation demande aux transporteurs de s’acquitter d’un certain nombre d’obligations fiscales liées à leur secteur, notamment la patente.
Evidemment, face à la montée fulgurante de ce régime de transport, les autorités publiques ne sont pas restée les bras croisés. Par l’entremise des forces de l’ordre, elles mènent un bataille sans retenue contre les " clando " (appellation locale du transport clandestin). leurs activités étant émaillées quotidiennement de tracasseries et de rackets de la part de certains agents de police abusant de leur pouvoir.
Afin de garantir la survie de leur profession, menacée de toutes parts, des regroupement corporatistes émergent ça et là dans les villes camerounaises, à l’instar du Regroupement des transporteurs Clandestins du Département de la Mefou et Akono et Autres. Ils s’agit des transporteurs desservant les périphéries de Yaoundé.
Au delà de leur objectif principal qui est celui de la solidarité, de faire un bloc afin de servir de contrepoids face aux forces de l’ordre, on peut noter entre autres, l’organisation du travail afin de mettre les voyageurs l’aise. Est aussi à ranger dans ce cadre, la maîtrise de la concurrence exercée par les autres agences de voyages.
Plus spécifiquement, cette rationalisation du travail s’opère par :
la mise à la disposition des transporteurs, d’un " chargeur " permanent qui enregistre les passagers et l’ordre d’arrivée des véhicules.
la création des espaces indiqués à leurs activités
l’organisation des négociations avec les autorités publiques et autres.
Les difficultés généralement rencontrées par ces transporteurs sont de plusieurs ordres, mais les plus importantes sont :
le manque d’espace approprié pour le stationnement
l’absence d’infrastructures (toilettes, bac à ordures, eau courante, électricité et éclairage_)
location assez coûteuse des sites actuels
rackets et tracasseries de la police (moyenne de 7 barrière de contrôle pour 18 km de route)
l’insuffisance d’espaces de dialogue et de concertation avec les autorités et les autres parties prenantes du trafic urbain.
Face à ces difficultés, les transporteurs de ce secteur ont des revendications qu’ils ont soumis au Ministère de la ville.
l’établissement d’un espace de dialogue permanent avec les autres départements ministériels ainsi qu’avec les autres parties prenantes du transport urbain et interurbain
l’aménagement des sites avec des infrastructures appropriées
la création des bureaux de vente des tickets de transport, toilette, bac à ordures,
l’arrêt des tracasseries et des rackets des policiers