Par ATTIKPA TETEGAN, Lucie
Madame Fadima MARCEL, fait partie des premiers opérateurs qui ont été sélectionnés dans la région ouest africaine pour participer au Programme Régional "Valorisation des Captures de la Pêche Artisanale en Afrique de l’Ouest (PPAO), géré par l’ADEPA. C’est à ce titre qu’elle a participé au voyage d’études financé par le Programme dans le cadre des activités du Devis-Programme An 1, pour le compte des opérateurs du Niger au Nigéria. Les opérateurs du Niger sont allés découvrir de nouveaux marchés d’approvisionnement et s’inspirer des techniques nigérianes de capture et de transformation.
"Nous avons visité quatre localités : Kaduna, Sokoto, Birni-Kebbi, Argungun. Nous avons choisi ces quatre localités pour une question de coût et de culture parce qu’elles sont proches du Niger et ont les mêmes coutumes que nous. C’est le poisson d’eau douce prisé par les Nigériens qui y est pêché. De même, le problème de langue ne se pose pas parce que les deux communautés parlent haoussa. Il y a aussi l’expérience piscicole de cette région du Nigéria qui nous intéresse, sans compter qu’il y a beaucoup de femmes transformatrices. Nous avons voulu que les femmes du Niger prennent l’exemple sur elles.
On a découvert des choses intéressantes en pisciculture. Par exemple le mélange de son de mil, de déchets de poisson séché et de tourteau d’arachide, pour nourrir les poissons. Au Niger cette nourriture était importée, ce qui revenait cher. Maintenant nous pouvons la fabriquer nous-mêmes sur place.
En matière de transformation, nous avons aussi découvert pas mal de choses. Au Niger, on a l’habitude de découper le poisson pour le fumer. Au Nigéria, nous avons découvert qu’on le torsade en y mettant une tige. Nous avons aussi découvert des fours améliorés par rapport aux quatre pierres disposées sous forme de foyer, utilisées au Niger. Dès leur retour du Nigéria, les nigériennes ont commencé à fabriquer ces fours améliorés et même la nourriture de poissons de pisciculture.
Sur le plan commercial, il y a eu des promesses d’achats de poisson par les femmes du Niger aux nigérianes de Argungun et de Birni-Kebbi. Les Nigériennes ont fait la promesse de recontacter les Nigérianes pour concrétiser les choses et depuis, plus rien".
CPour que ces genres de voyages d’études puissent avoir une suite favorable en matière de commercialisation, il faut que les organisations professionnelles qui ont choisi d’entreprendre ces échanges soient suffisamment structurées. Or tel n’est pas le cas de la plupart des groupements professionnels de la pêche artisanale en Afrique de l’Ouest. C’est pourquoi il leur faut en général l’ appui-conseil d’un spécialiste en matière commerciale pour les aider non seulement dans les échanges de courrier mais surtout dans le domaine commercial à proprement parler. Le but principal poursuivi par le Programme, à savoir la circulation du poisson dans toute l’Afrique de l’Ouest n’est donc pas atteint. Raison pour laquelle les voyages d’études ont été purement et simplement abandonnés.