Par NZOSABA, Jean Bosco
L’Afrique est aujourd’hui le théâtre de nombreux conflits qui ont aussi et peut-être essentiellement des causes économiques. Si la nature a été tendre envers la République Démocratique de Congo qui regorge de mines variées, il est aujourd’hui avéré que ce pays est victime de ses atouts. Près de sept pays s’y affrontent soit pour poursuivre des rebelles, soit pour donner un coup de main au gouvernement en place agressé. En réalité, c’est surtout pour le contrôle de son trésor géologique. D’ailleurs ces belligérants ne s’en cachent plus, l’argent des diamants va renflouer leurs caisses puis payer d’autres armes pour entretenir la guerre. Le cercle est vicieux. Le diamant qui leur échappe étant contrôlé par la GECAMINES dont les capitaux sont pompés par la présidence.
En Angola, le diamant n’est plus l’objectif mais le fuel d’une guerre intestine vieille de plusieurs décennies.
A côté de cette zizanie autour des diamants et consorts, d’autres conflits inter-Etats, nés d’une revendication territoriale ont déjà eu lieu en Afrique : à la fin des années 80, la Libye et le Tchad se sont militairement disputé la bande d’Aouzou (Nord du Tchad et Sud de la Libye) réputée riche en uranium et en pétrole.
Plus récemment le torchon a failli brûler entre le Nigéria et le Cameroun qui se disputaient la presqu’île de Bakasi riche en pétrole, avant de s’en remettre à la cour internationale de la HAYE. Hier encore, l’atroce guerre qui a ravagé la Sierra Léone avait comme cause profonde et sérieuse la lutte pour le contrôle de ses diamants. Si le Maroc s’est toujours accroché au SAHARA Occidental (RASD), c’est peut-être aussi, sinon surtout à cause de son pétrole offshore et de ses nombreux gisements de phosphates.
D’une manière générale, les grands foyers de conflits où se battent les chefs d’Etats ou les chefs de tribus correspondent à peu de choses près aux zones particulièrement minières. Mais si l’opinion semble s’accommoder à ce genre de conflits, il semble apparaître en Afrique une autre source de conflits, tout aussi naturelle et dont la gestion s’avère délicate : l’eau. Ainsi l’Egypte, " don du Nil " veut contrôler tout projet qui serait initié autour de ce fleuve jusque dans sa source la plus méridionale. Elle a même mis sur pied une armée, l’armée du Nil qui peut aller jusqu’à détruire tout ce qui peut avoir un impact sur le débit du fleuve. Un barrage éthiopien sur le Nil n’est-il pas tombé comme un château des cartes parce que le projet ne plaisait pas au pays des pharaons ? C’était un précédent.