La xénophobie, un obstacle à l’intégration Africaine: le cas Libyen

A l’entrée du 3ème millénaire, l’intégration est aujourd’hui parmi les défis que doivent relever les Africains. L’Union Africaine a été ratifiée par plusieurs Etats africains. Après N’Khrumah, Modibo KEITA, Sékou TOURE etc._ qui ont posé le 1er rempart, ce sont aujourd’hui les Présidents de la Libye, du Mali, du Sénégal etc._ qui se battent sans répit pour réaliser cette ambition. Cependant, elle paraît être une utopie, car une véritable intégration doit commencer au niveau des populations des horizons différents. L’attitude xénophobe des populations des pays d’accueil écourte souvent le séjour des étrangers. La Libye en est un exemple. Les étrangers de peau noire subissent des peines malgré les efforts des autorités libyennes à éradiquer cette forme de barbarisme. Ce fut mon cas. Après mes études en 1985, j’ai été enseignant à Mahina (dans la 1ère Région) de 1987 à 1990, année à laquelle j’ai laissé la craie. 3 mois sans salaire, la souffrance ne fa

isait que s’augmenter. en Septembre 1990, je suis rentré sur le territoire algérien où je séjournai pendant 1 mois avant d’atteindre Tripoli en début Novembre 1990. J’ai choisi Farnache, un quartier où résident plusieurs noirs africains. Comme j’avais déjà eu une formation d’enseignant, je me débrouillais à dispenser des cours privés en français à domicile. Ces cours étaient donnés aux fils des ressortissants maliens, burkinabé et sénégalais. Tout allait très bien. J’ai été enfermé en février 1993 dans un poste de Police pendant 11 jours et j’ai payé 200 Dinars. Cela à la suite d’une provocation d’un Libyen qui se moquait de ma peau noire, je l’ai injurié. Il m’a interpellé et j’ai subi les peines. Les peaux noires du quartier de Gourdji, Abchilim, Dréybi, Guèda ont subi les mêmes actes arbitraires. Des gens mal intentionnés se formaient en groupes, armés de coupe-coupe, de battons et attaquaient ce qu’ils appellent ’’kahala’’ qui veut dire peau noire.

Le 13 Décembre 2000, une Association des ressortissants maliens a été malmenée par les Libyens alors que cette Association tenait une simple réunion qui se tient chaque deux mois. Ces Maliens se sont dispersés mais pas de dégât. Dès lors, ils eurent peur de faire désormais les regroupements. Mais les Africains du Nord échappent à ces exactions. Les ’’kahala’’ (peau noire) sont pour la plus part des victimes. Les dernières émeutes ont été dures et beaucoup de pays ont envoyé des avions pour sauver leurs concitoyens. Malgré l’effort des autorités libyennes en condamnant certains auteurs de ces crimes, les Noirs continuent à souffrir. La Libye est cependant parmi les pays où la nourriture est moins chère. Je suis là il y a 3 mois pour ne plus repartir.

L’intégration a encore un long chemin à parcourir. Elle doit s’opérer d’abord au niveau des populations des différentes régions pour devenir peu à peu comme un véritable instrument de développement de l’Afrique.

Notes

L’auteur est enseignant à l’école Marli Dem de Kalaban Coura - Bamako - Mali

Tel : 20-56-25

Gouvernance légitime
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