Par OUEDRAOGO, Amade, OUEDRAOGO, Salif
Les villes africaines, et tout particulièrement les capitales, connaissent une explosion démographique due surtout à l’exode rural. Cet exode s’explique par la concentration des infrastructures socio-économiques dans les grandes villes et l’écart de développement grandissant entre villes et campagnes. Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, concentre à elle seule 10% de la population du pays et connaît une urbanisation débridée et une flambée des prix du logement. Ainsi les populations pauvres s’installent à la périphérie de la ville et construisent elles-mêmes leur propre toit sans s’insérer dans les normes urbanistiques de la ville. Ce sont souvent des quartiers non lotis.; Au départ les futurs habitants achètent un terrain aux propriétaires fonciers et commencent à y construire leur maison brique par brique. Le secteur de Signoghin appartient à cette catégorie de quartiers spontanés non lotis. Pour faire face aux problèmes qui les assaillent les populations se sont organisées et tentent de négocier avec les autorités communales. Déjà, elles ont effectué le recensement des habitants de la zone, procédé à un relevé topographique pour la voirie, le bornage etc. et ce dossier servira de support pour négocier avec les autorités. De plus grâce à leur organisation, elles parviennent à faire face aux spéculateurs fonciers.; Le développement incontrôlé du point de vue de l’habitat ne permet pas de mettre en place une politique de gestion rationnelle de l’espace dans les centres urbains. Cependant en promouvant une meilleure répartition des richesses du pays entre villes et campagnes et en s’appuyant sur les initiatives des habitants qui s’auto-organisent pour affronter l’âpreté de la vie, il est possible de sortir de l’impasse.