Quand les Problèmes frontaliers séparent deux villages voisins : l’exemple des jeunes de Nkambé (Nord-Ouest Cameroun)

Une rivalité entre deux contrées voisines a fini par semer la panique au sein d’une population ce jour du 04 avril 1992 dans la localité de Nkambé. L’objet de leur lutte n’est que la terre arable et la question de reforme agraire. Chacune des parties revendique le droit de propriété sur une parcelle de terrain frontalière aux deux villages. Nkambé est un village du Nord-ouest Cameroun regroupant plusieurs autres contrées. Elle est connue pour ses terres très fertiles. C’est deux de ces contrées frontalières qui ont été le théâtre d’une bataille acharnée entre deux camps ennemis. Ces deux camps protagonistes constitués à majorité des jeunes revendiquant chacun une parcelle de terrain située aux frontières des deux villages.

En effet, dans l’après-midi de ce 04 avril 1992, les forces de l’ordre avertis par les services du sous-préfet de la localité ont organisé une descente dans la localité. Sur le terrain, ils ont rencontré des jeunes des deux camps, armés de coupe-coupe, des flèches et de gourdins, détruisant tout sur leur passage. Les uns, terrorisant les autres. Le bilan fut très déplorable. Des pertes en vie humaine, des pertes matérielles : Plusieurs plantations détruites; des enclos d’élevage saccagés.

Sur le terrain, après les investigations de la gendarmerie, on a noté que ces jeunes ont été organisés par les patriarches des deux villages qui ont ainsi décidé de surseoir le pouvoir de l’État et de trouver par force la solution aux problèmes qui écourent les deux frères ennemis depuis près de deux décennies. Au départ, le motif était que des jeunes du contré " B " venaient faire paître leur bétail dans le contré " A ". Plus par la suite, ils ont investi les lieux, occupant ainsi toute une parcelle de terrain qui a été mis à profit. Dans les deux contrées, les populations vieillissantes n’ont organisé aucune reforme agraire et les jeunes sont à majorité désouvrée, sans espace cultivable. La majorité des terres et de bonnes terres est occupée par les patriarches. Bien plus ces deux contrées ne présentent aucune infrastructure d’accueil. Ce qui accentue le désouvrement de ces jeunes.

Commentaires

D’abord! Question; qui a donc le droit sur cette parcelle de terrain? A cette question, nous sommes amenés à nous demander si le préambule de la constitution de la république du Cameroun s’est trompé car il stipule : " Tout homme a le droit de se fixer en tout lieu et de se déplacer librement. " Ceci nous amène à penser que nous sommes chez nous partout. Par conséquent nul n’a le droit de se faire propriétaire d’une partie de terrain de l’étendue du territoire camerounais, sauf concession avec l’État. Comment est-ce que deux frères, deux villages voisins peuvent aller jusqu’à de telles confrontations pour une question de partie de terres dont nul ne peut avoir la preuve tangible d’être le légitime propriétaire.

Face à cette situation alarmante donc sont confrontés les jeunes de cette localité. Il est important pour le gouvernement de prendre vite des mesures visant non seulement à rétablir l’ordre mais aussi à aider et à éduquer les jeunes puis qu’ils sont les premières victimes de cette situation. Par suite, il est conséquent que des reformes agraires soient de plus en plus mener pour insérer les jeunes dans les circuits de production. C’est cette situation, ajoutée au manque d’infrastructure d’accueil dans nos villages qui sont malheureusement à l’origine de l’exode rurale galopante.

Il est également important de signaler que, l’intégration nationale peut être un palliatif certain pour des maux de telle nature. Exemple en temps de paix, les jeunes des deux villages unis peuvent s’organiser en coopérative pour soit développer, soit intensifier l’agriculture source de décollage économique.

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