le système éducatif totgolais sacrifié

Longtemps considéré comme un modèle dans la sous-région, le système éducatif togolais s’est aujourd’hui effondré. L’effondrement du système éducatif se manifeste en premier lieu par la faiblesse du taux de scolarisation. En effet, de 40% en 1970 il est passé à 72% en 1980 avant de descendre à 68% en 1991.

En second lieu cette faiblesse du système éducatif s’observe par la baisse de la qualité de l’éducation dispensée. Au plan de l’efficacité interne, le système éducatif togolais connait les taux de redoublement et d’abandons les plus élevés d’Afrique subsaharienne. Sur 100 élèves entrant à l’école primaire, seulement 2 arrivent en classe terminale. Le ratio élèves/maître est de 45 au Togo contre 27 en moyenne pour les pays francophones d’Afrique.

Au plan de l’efficacité externe, la situation est encore plus grave. Elle s’illustre notamment par l’inadéquation entre la formation et l’emploi caractérisée, par l’accroissement considérable du nombre de jeunes diplômés sans emploi.

L’effondrement du système éducatif s’explique également par l’abandon par l’État de l’éducation comme secteur vital. Cela se traduit par :

l’insuffisance notoire des moyens affectés au système éducatif : manque d’enseignants qualifiés, effectifs pléthoriques des classes, conditions de travail déplorables, pénurie du matériel didactique et d’équipements, enseignants mal payé etc ;

le recul de l’Etat dans son rôle de contrôle et d’encadrement du système éducatif: ce qui entraine la prolifération anarchique des écoles privées sans aucune autorisation du ministère de tutel.

Rien en l’état actuel des choses ne permet d’envisager un redressement de la situation. Au contraire, le système éducatif subit le contrecoup de la dégradation sociale et culturelle.

Commentaires

ce constat du système éducatif dans notre pays est très alarmant et interpelle tout citoyen Togolais à réagir. En effet l’amélioration de la situation dépend de comment chacun comprend et assume sa responsabilité dans la société. Aujourd’hui, la bonne gouvernance s’impose comme l’un des principes fondamentaux devant régir le comportement des uns et des autres en vue de l’amélioration des conditions économiques et sociales de tous. En matière de l’éducation la bonne gouvernance implique, entre autres, la recherche de la meilleure gestion possible du système éducatif. Il faut redéfinir une politique éducative, mobiliser les moyens nécessaires, promouvoir la recherche scientifique et mettre en place un système de gestion performant.

Redéfinir une une politique éducative en initiant des programmes adaptés aux réalités nationales et africaines et ouverts sur le monde moderne. Il s’agira également de mettre en place des formations diversifiées et permettant aux bénéficiaires d’être créatifs et inventifs.

La mobilisation des moyens se fera par un recrutement en nombre suffisant des enseignants qualifiés et motivés et veiller à l’amélioration substantielle de leurs conditions de vie et de travail; il faut également offrir à tous les enseignants de tous les degrés un plan de carrière et des possibilités de formation continue ; encourager et subventionner les éditions pour faire baisser le prix des manuels de manière qu’ils soient accessibles à tous les apprenants, etc ;

La recherche scientifique devra nous permettre de pouvoir transformer nos fruits et légumes, soigner nos malades à partir de nos plantes, de valoriser les connaissances traditionnelles, et d’améliorer les conditions de vie de nos populations. Pour atteindre cet objectif l’État devra ériger la recherche en véritable priorité en définissant un programme ambitieux et cohérent, en tenant compte de nos besoins et des défis liés à un développement durable. Cette politique devra prendre en compte également la valorisation et l’exploitation des résultats de la recherche. Les programmes et activités ainsi définis devront s’insérer dans un cadre panafricain et international.

La mise en place d’un système de gestion simple et efficace se fera par la création ou la réhabilitation des organes spécifiques doivent être créés ou réhabilités à cet effet. Ce qui permettra de mesurer les performances et de limiter la déperdition et les échecs scolaires.

Pour réaliser ces objectifs nous devrons rompre avec la passivité observée jusque-là et retrouver la volonté et la créativité nécessaires pour sortir de la situation. Ainsi la responsabilité des différents acteurs de la vie politique et sociale, la prise de conscience de la jeunesse qui doit se détourner de la culture de la médiocrité et rechercher le sens de l’effort ainsi que de l’excellence devrons être notre ²leitmotiv². Nous en avons tous besoin.

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