Quand les rivalités communautaires empêchent la réalisation d’un projet de développement.
Par IDRISSOU B. K. Moustafa (Cotonou, mars 2008)
Notsé est le chef-lieu de la préfecture du Haho et situé à environ 100 km au nord de Lomé, la capitale du Togo. A proximité de Notsé se trouve un village dirigé par un chef canton. Le village est composé de deux quartiers avec une population d’environ 1000 habitants.
Entre ces quartiers, il existe une rivalité conflictuelle inhérente à l’occupation de l’espace: les habitants de chaque quartier considèrent leur espace comme propre et exclusif. Cependant, le problème le plus crucial auquel est confronté tout le village est celui de l’adduction en eau potable. Qu’à cela ne tienne, le chef et ses notables ont négocié avec une ONG la construction d’une structure d’alimentation du village en eau potable.
L’ONG a marqué son accord et le projet était finalisé. Mais il restait un paramètre à régler, lequel, en principe, devait aller de soit: C’est la détermination du site du projet.
L’étude de faisabilité a déterminé le site dans un quartier. L’autre quartier a refusé la réalisation dudit projet aux motifs que le site du projet ne l’avantage pas: toute sa population doit faire le déplacement dans le quartier du site pour s’approvisionner en eau potable.
Dans cette gué guerre entre quartiers, le partenaire en développement a dû suspendre le projet et le village a perdu la réalisation de ce projet.
Dans toute communauté, il y a souvent des situations conflictuelles. Cependant, il est impératif de pouvoir les circonscrire et les laisser dans les vestiaires lorsque l’intérêt général de la communauté est en jeu. L’on aurait pu faire l’économie de cette mésentente pour faire bénéficier à tout le village la réalisation d’un projet d’intérêt commun