Par BOCO Judith, FATINDE Victor (Ouidah, septembre 2008)
Selon le juge FATINDE Victor, les légitimités non élues foisonnent dans les pays. Comme exemples, il cite les rois actuels d’Abomey qui sont au nombre de deux (02), le Roi Agoli Agbo et le Roi Béhanzin, le Roi d’Allada Kpodégbé, le chef culte vodoun, Dagbohounon, etc.
Ces légitimités non élues peuvent valablement être institutionnalisées puisqu’elles constituent une partie intégrante du peuple. En effet, lors des élections, elles jouent un rôle important dans l’éveil de la conscience du peuple en prenant position en faveur d’un candidat ou d’un parti politique. Ce faisant, ces légitimités non élues contribuent à la cohésion sociale dans la perspective de l’enracinement de la démocratie dans notre pays. Elles constituent également des relais pour l’Etat et sont incontournables dans la prise de certaines décisions importantes. Ce sont aussi des conseillers privilégiés.
Voici donc une expérience de l’utilisation d’éléments de croyances traditionnelles, l’oracle et le « Camboudou » (équivalent du « gambada » chez les Nagos), dont la puissance a permis à un chef traditionnel de résoudre à sa manière, un cas d’abandon de famille. Il s’agit du détournement et de l’enlèvement d’une femme. Celle-ci a quitté son époux, un paysan pauvre, pour suivre son amant, qui est un riche commerçant, au Nigéria.
Au lieu d’utiliser les structures modernes de la société que sont la Police et la gendarmerie pour retrouver et ramener l’épouse disparue par enlèvement, les victimes ont eu recours au Roi (Chef traditionnel) pour avoir une solution à leur problème. Celui-ci grâce au fétiche a fait revenir illico presto l’épouse indélicate au domicile conjugal.
Camboudou : c’est l’équivalent de Gambada, une divinité du sud bénin qui aurait le pouvoir de vous faire descendre de force d’où vous êtes installé.